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Après Jumia, l’Alibaba africain, Fatoumata Bâ investit dans les jeunes pousses du continent

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A 26 ans, elle cofondait Jumia, la première licorne africaine, aujourd’hui cotée en Bourse. Six ans plus tard, Fatoumata Bâ est en train de lever un fonds pour investir dans les jeunes pousses du continent.

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Concilier performance économique et impact social positif, voilà l’obsession de Fatoumata Bâ, qui en fait aujourd’hui une thèse d’investissement. Après avoir cofondé, en 2013, l’entreprise d’e-commerce Jumia , et en avoir fait la première licorne du continent africain, l’entrepreneuse est en effet passée de l’autre côté de la barrière pour créer un fonds d’investissement dédié aux start-up africaines Janngo. Alors qu’elle a déjà levé un premier fonds de 1 million d’euros financé en partie par la famille Mulliez, Fatoumata Bâ planche en ce moment sur un deuxième projet de véhicule d’investissement, avec lequel elle financera des start-up à impact en amorçage.

Enfant, au Sénégal, elle écrit qu’elle souhaite devenir « consultante et entrepreneuse ». La prophétie est auto réalisatrice. Après avoir obtenu un master à la Toulouse Business School, elle rejoint France Télécom puis Atos, en tant que consultante. « J’y ai appris la culture du travail. J’ai la capacité à absorber beaucoup de charges, à beaucoup voyager, à peu dormir, mais j’ai besoin de sens », explique-t-elle. Et la jeune femme de se souvenir, alors qu’elle travaille à l’optimisation de stratégies digitales et mobiles d’entreprises du CAC 40, qu’adolescente, elle « était passionnée par l’idée de développer son continent ».

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Le pari du mobile

Qu’à cela ne tienne, elle quitte son travail pour cofonder Jumia, l’Alibaba africain. « Je lisais Sheryl Sandberg [la numéro 2 de Facebook, NDLR] qui demandait ‘que ferais-tu si tu n’avais pas peur ?’ et pour moi c’était super clair, je voulais être entrepreneur », raconte-t-elle. Deux ans plus tard, elle a 28 ans, et 2.000 personnes sous sa responsabilité. « Durant mes missions de conseil je disais aux dirigeants du CAC 40 qu’en 2015, il y aurait autant de trafic provenant du mobile que du Web, se souvient-elle. Et bien en 2015, 80 % du trafic de Jumia était mobile. » Une anecdote qu’elle ne manquera pas de rappeler à Stéphane Richard ou Thierry Breton , lorsqu’elle les croisera à nouveau dans le cadre de voyages présidentiels sur le continent africain.

De cette expérience entrepreneuriale, Fatoumata Bâ tire la fierté d’avoir pu aider les PME africaines. « A notre pic, plus de 500.000 PME opéraient leurs transactions à travers notre plate-forme, et cela a un sens pour moi, parce que ces entreprises génèrent 80 % des emplois et 20 % du PIB en Afrique », affirme-t-elle. Dirigeante à l’énergie tranchante et à l’enthousiasme généreux, Fatoumata Bâ croit en l’exemplarité, et au travail. « Je suis dans le culte de la performance, mais on le fait ensemble, souligne-t-elle. Et je mets beaucoup d’empathie dans le management. »

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Un nouveau risque

A l’âge de 32 ans, l’entrepreneuse décide de « prendre un nouveau risque » en quittant ses fonctions opérationnelles chez Jumia. Depuis bientôt deux ans, elle travaille à la création de Janngo, un « start-up studio social » qui aura pour objectif de faire émerger de nouvelles jeunes pousses africaines et de les financer. « Je fais partie de la première génération d’entrepreneurs africains qui ont réussi, c’est logique pour moi de réinvestir pour créer cette chaîne de valeur et de talents », conclut-elle.

Avec Les Echos