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Attentats au Sri Lanka : les églises fermées, l’armée en renfort

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Les églises catholiques du Sri Lanka resteront fermées jusqu’à l’amélioration de la situation sécuritaire après les lourds attentats jihadistes de Pâques, tandis que la traque de suspects se poursuit jeudi avec des renforts de l’armée.

Des kamikazes s’en sont notamment pris à la minorité chrétienne de l’île d’Asie du Sud en frappant dimanche matin trois églises en pleine célébration de la messe de Pâques, provoquant un carnage. Des explosions ont touché trois hôtels de luxe en parallèle.

“Sur le conseil des forces de sécurité, nous gardons toutes les églises fermées”, a annoncé à l’AFP un haut responsable de l’Église locale, ajoutant qu'”il n’y aura aucune messe publique jusqu’à nouvel ordre”. Les funérailles de victimes pourront se tenir lors de cérémonies à caractère privé.

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Avec 359 morts et quelque 500 blessés, selon le dernier bilan officiel en date, ces attentats sont parmi les plus meurtriers dans le monde depuis le 11 septembre 2001.

Les autorités attribuent ce bain de sang au groupe extrémiste local National Thowheeth Jama’ath (NTJ). L’organisation jihadiste État islamique (EI) a revendiqué ces attaques, publiant une vidéo de huit hommes lui faisant allégeance.

Colombo est engagé dans une gigantesque traque de suspects. Le Sri Lanka a procédé à 16 nouvelles arrestations dans la nuit de mercredi à jeudi, portant le total des personnes interpellées à près de 75 depuis dimanche.

L’armée a déployé des milliers de soldats supplémentaires pour épauler la police dans cette chasse à l’homme. L’armée de terre a augmenté le nombre de ses militaires impliqués dans le dispositif de 1.300 à 6.300. L’armée de l’air et la marine ont dépêché 2.000 hommes.

“Nous sommes armés du pouvoir de chercher, confisquer, arrêter et détenir grâce à la législation de l’état d’urgence”, en place depuis lundi minuit, a déclaré à l’AFP le général de brigade Sumith Atapattu.

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“Nous participons à des gardes statiques, des patrouilles et aidons à établir des cordons et aux recherches lors d’opérations”, a-t-il ajouté.

– ‘Défaillance’ de l’État –

Colombo a reconnu une “défaillance” de l’État en matière de sécurité, les autorités n’ayant pas su empêcher ce bain de sang alors qu’elles disposaient d’informations préalables cruciales.

Une note prophétique d’avertissement, il y a quinze jours, prévenant que le NTJ préparait des attentats, n’a pas été communiquée au Premier ministre et à des ministres de haut rang. L’alerte se basait sur des éléments transmis par “une agence de renseignement étrangère” et avait été diffusée aux services de police.

“Il y a clairement eu une défaillance de la communication de renseignements. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités car si l’information avait été transmise aux bonnes personnes, cela aurait pu permettre d’éviter ou minimiser” ces attentats, a reconnu mercredi le vice-ministre de la Défense, Ruwan Wijewardene.

La police est en effet du ressort du président Maithripala Sirisena, qui est en conflit ouvert avec le chef de gouvernement Ranil Wickremesinghe. Le premier avait limogé le second à l’automne mais avait été forcé de le réinvestir après sept semaines de chaos politique.

Les deux hommes, aux personnalités antagonistes, se vouent une animosité réciproque et se mettent l’un l’autre des bâtons dans les roues.

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Le gouvernement sri-lankais a annoncé mercredi que “neuf kamikazes” au total avaient péri au cours du dimanche de Pâques. Huit ont été identifiés mais leurs noms n’ont pas été révélés.

– Huit sites d’explosions –

Sur les huit sites où des bombes ont explosé dimanche, six – trois églises à Colombo, Negombo et Batticaloa ainsi que trois hôtels de luxe à Colombo – ont été frappés en début de matinée par des attentats suicides.

Des explosions ultérieures se sont produites à la mi-journée en deux lieux distincts de la périphérie de Colombo: elles sont le fait de suspects qui se sont suicidés pour échapper à l’arrestation. L’un d’eux était chargé de commettre un attentat dans un quatrième hôtel de luxe, adjacent aux autres, mais ne s’y est pas fait exploser pour une raison indéterminée.

Cerné par les forces de l’ordre quelques heures plus tard dans la banlieue sud de Dehiwala, le suspect s’est donné la mort en activant ses explosifs.

À peu près au même moment, deux personnes – un homme et une femme – se sont fait exploser dans une opération policière au domicile de suspects dans la banlieue nord de Orugodawatta, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources proches de l’enquête.

Le sort du leader présumé du NTJ, Zahran Hashim, est inconnu pour le moment.

“La plupart” des kamikazes “sont éduqués et viennent de la classe moyenne ou la classe moyenne supérieure donc ils sont assez indépendants financièrement et leurs familles sont assez stables, ce qui est un facteur inquiétant”, a rapporté mercredi le vice-ministre de la Défense.

Avec AFP