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Brexit : ces accords discrètement signés par le Royaume-Uni pour parer au « no deal »

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En visite sur le continent cette semaine, Boris Johnson n’a cessé d’afficher son optimisme quant à la conclusion d’un accord de divorce avec l’Union européenne. Il n’empêche, son gouvernement continue activement de préparer le Royaume-Uni à une sortie désordonnée de l’UE le 31 octobre.

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Londres a confirmé ce jeudi la signature d’un accord de libre-échange avec la Corée du sud. Reproduisant les effets de celui signé entre l’Union européenne et Séoul en 2011, il doit protéger les échanges entre les deux pays en cas de « no deal » entre Bruxelles et Londres. Et pour cause. Faute d’accord de divorce ou d’accord bilatéral, les relations entre le Royaume-Uni et ses futurs partenaires se feront à partir des normes – beaucoup plus contraignantes – de l’Organisation mondiale du commerce.

Soucieux de limiter l’impact du Brexit sur ses exportations (qui représentent 30 % de son PIB) et les potentiels droits de douanes payés par ses entreprises, Londres multiplie en conséquence les partenariats depuis le début de l’année. Le gouvernement a signé pas moins de 13 accords de libre-échange, couvrant près de 38 pays disséminés (non-membres de l’UE) sur les 5 continents.

Parmi eux, peu de partenaires commerciaux d’envergure ( la liste est disponible sur le site du gouvernement ) si ce n’est la Norvège, la Suisse (10e partenaire du Royaume-Uni) ou encore Israël, pays avec lequel le Royaume-Uni voit ses exportations bondir ces derniers mois (+ 75 % au premier semestre 2018).

À terme, Londres cherche à reconduire des accords de libre-échange avec l’ensemble des pays déjà partenaires de l’UE, ce qui représenterait environ 11 % du total de ses échanges commerciaux. Des pourparlers sont ainsi en cours avec plus d’une vingtaine de pays (dont le Canada), mais certains n’aboutiront pas avant le 31 octobre (notamment la Turquie).

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Les négociations ne sont pas aisées pour l’exécutif britannique. Comme le rappelait ce jeudi un spécialiste du commerce international à la « BBC » , certains pays attendent d’en savoir plus sur l’état des relations post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni avant de s’engager. Relativement discret à ce sujet, Londres n’a pas encore réussi à ferrer les plus gros poissons (Japon, Canada Turquie). Le gouvernement ne peut pas donner non plus l’impression qu’il multiplie les partenariats car il ne croit plus à la signature d’un accord de divorce avec Bruxelles.

Boris Johnson est en revanche un peu plus volubile lorsqu’il s’agit d’évoquer un potentiel accord commercial entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. « Ce sera une négociation difficile, mais nous y arriverons », déclarait-il le 13 août dernier, au lendemain de la visite à Londres du conseiller à la défense de Donald Trump, lequel déclarait que Washington était prêt à conclure un accord dès le 1er novembre.

La signature d’un tel partenariat est stratégique pour « BoJo ». Les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial du Royaume-Uni, représentant 19 % de ses exportations et 11 % de ses importations. Mais là encore, le chemin est semé d’embûches et les débats risquent d’être animés à la chambre des Communes britannique comme au Congrès américain (qui ratifie les traités commerciaux).

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Lundi, le chef de la majorité démocrate au Sénat américain Chuck Schumer a indiqué qu’il s’opposerait à tout accord commercial avec le Royaume-Uni après le Brexit et a enjoint son homologue à la chambre des Représentants Nancy Pelosi à voter contre celui-ci. Le sénateur démocrate craint notamment un regain de tensions à la frontière nord-irlandaise.

Avec Les Echos