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Carlos Ghosn défendu par la presse japonaise d’investigation

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Carlos Ghosn crie au complot. Une version rapidement balayée par la France mais qui a trouvé ses adeptes au Japon et ce auprès de médias et de spécialistes crédibles. Nissan aurait fait arrêter Ghosn avec le soutien de la haute administration du pays. Voilà la thèse défendue par le site d’investigation lite-ra qui pointe des liens entre l’équipe de Nissan chargée d’enquêter sur l’homme d’affaires et l’administration de Shinzo Abe, Premier ministre du Japon. Le premier lien est la proximité entre le secrétaire général du cabinet (numéro 2 du gouvernement), Yoshihide Suga, et Hitoshi Kawaguchi, haut dirigeant de Nissan. Ce dernier fait partie du trio à avoir enquêté sur le dirigeant français de l’intérieur.

Le site lite-ra rapporte ce propos d’un représentant de Nissan : « Au cours des dernières années, [Suga et Kawaguchi] se sont fréquemment contactés et ont pris part à des dîners et à des réunions. Il est impensable que le cas Ghosn n’ait pas été évoqué à l’avance avec le secrétaire général ». Un lien intéressant, d’autant plus que toujours selon le représentant de Nissan« à l’intérieur de Nissan, il est communément admis que Suga est le bouclier arrière de Kawaguchi ».

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Le « gardien de l’administration » consulté par Nissan

Une seconde personnalité du parti vient s’immiscer dans cette affaire en la personne d’Akihide Kumada. Cet avocat, conseiller juridique du Parti Libéral Démocrate (parti de Shinzo Abe), est vu comme le « gardien de l’administration et la sagesse du parti » d’après un article de l’hebdomadaire Shukan Bunshun. Il est également proche du Premier ministre.

Selon l’hebdomadaire, « il est dit que Kumada et un second avocat expert dans la négociation de peine ont mis au point un scénario pour arrêter Carlos Ghosn sans mettre en cause la responsabilité des dirigeants de Nissan. Il est impossible que le bureau du Premier ministre n’ait pas reçu ces informations ».

Il existe une dernière personne-clé qui vient faire le lien entre le gouvernement et l’arrestation de Carlos Ghosn : Masakazu Toyoda. Arrivé en 1973 au ministère de l’Économie, du commerce et de l’industrie (METI), Toyoda a su grimper les échelons jusqu’à devenir numéro deux du ministère. C’est avec ce pedigree que ce haut fonctionnaire du METI proche de Shinzo Abe fut nommé directeur externe de Nissan en juin 2018.

Dans un entretien accordé au Diamond Online, Atsushi Yamada (ex-rédacteur en chef de l’Asahi Shinbun) explique que « Nissan avait mis en place une commission d’enquête secrète pour enquêter sur Ghosn (…) il est peu probable que Toyoda n’en soit pas membre ». Selon cet expert du monde financier, « il est impensable que les informations de Toyoda ne proviennent pas du METI ou du bureau du Premier ministre ».

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Un journaliste politique interviewé par lite-ra va encore plus loin. « En juin Toyoda devint soudainement directeur externe. Six mois plus tard, Ghosn est arrêté. Ce recrutement ne peut être vu que comme la préparation du coup d’État. Il a été dit qu’il prenait déjà les devants en déterminant l’orientation de Nissan dans les négociations futures avec Renault ».

Bien que ces connexions ne viennent pas prouver l’innocence de Carlos Ghosn, elles démontrent néanmoins le jeu de pouvoir qui se joue au sein de Nissan et plus largement, entre la France et un Japon en état de crise depuis les velléités de fusion entre les sociétés.

Avec Marianne