Claudy Siar, l’une des voix de RFI qu’on ne présente plus, n’a pas que des amis dans la vie. Malheureusement. Comme tout défenseur acharné des libertés publiques notamment celles des Africains, il est parfois victime d’attaques verbales ou de coups-bas.
Le pire, c’est lorsque cela provient de son propre camp, ceux qu’il défend, les Noirs. Pourtant, l’animateur aurait bien pu faire comme tant d’autres, se taire et profiter tranquillement d’une belle vie, dans ses appartements parisiens, bien au chaud en veillant sur ses deux charmantes filles.
Mais non, Claudy n’est pas du genre hypocrite. Son combat, son engagement contre l’injustice, l’oppression parlent pour lui. Car il s’est donné pour mission de dénoncer les crimes de la colonisation, du racisme qui se poursuivent encore aujourd’hui sous une autre forme. Et la montée des extrémismes n’arrangent rien.
Alors quand Claudy voit des Africains prendre conscience de cette réalité et qu’ils s’unissent pour être plus forts, cela lui fait chaud au cœur. Comme c’est le cas ce mercredi 8 décembre avec un message de Barry Mamadou, un admirateur et militant de la cause africaine qui salue l’engagement de l’animateur :
« L’afro-caribéen dit haut et fort ce que tout jeune Africain épris de liberté et de justice pense là où il faut le dire (en France). Claudy Siar, une fierté de l’Afrique et des territoires noirs. Longue vie à toi, digne fils d’Afrique ».
Évidemment, Claudy a été ému en lisant ce texte, publié sur les médias sociaux. « Découvrir cette publication au petit matin me touche », écrit-il sur sa page Facebook. En fait, Claudy Siar n’en parle pas souvent, mais il subit pas mal de persécutions. C’est la rançon de la notoriété ou le prix à payer pour porter haut la voix de l’Afrique, le continent de ses ancêtres, pourrait-on dire. Longue vie à toi, digne fils d’Afrique ».
Votre carrière est freinée. On tente par tous les moyens de vous déposséder « Découvrir cette publication au petit matin me touche », écrit-il sur sa page Facebook. Et c’est un frère que j’avais mis dans l’affaire qui m’a poignardé… Comme les tueurs de Malcolm X à la solde du FBI). Mais je ne me laisse pas faire », assure-t-il. Tout compte fait, les armes de l’animateur ont toujours été celles du dialogue, des arguments, des propositions. Cela fait partie de ses principes :
« Je suis pour le dialogue. Les combats peuvent être remportés sans haine ni violence mais juste avec des idées saines et de l’intelligence », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Je crois à l’émergence d’une nouvelle génération de militants.
Des jeunes qui auront appris de leurs aînés sans vouloir ressembler à nos grands héros africains, afro-américains et afro-caribéens du 19e et 20e siècle. Je veux transmettre et promouvoir une nouvelle génération de femmes et d’hommes débarrassés de tout complexe et riches de l’héritage des anciens, ils seront plus forts. Là est mon nouveau combat ».
Après plusieurs décennies à haranguer, à conscientiser, à promouvoir une Afrique solidaire, Claudy Siar songe à passer la main à la jeune génération.
«J‘ai fait mon temps, 40 ans de lutte. Désormais, je veux être l’instrument pour nos jeunes femmes et hommes engagés. Je soutiendrai tous les militants déterminés à construire un monde qui nous ressemble et nous rassemble. Là est ma dernière grande mission. Merci infiniment mon frère Barry Mamadou », écrit-il.
Que l’on se rassure toutefois. Claudy Siar ne part pas, en abandonnant la lutte en si bon chemin. Cela ne fait pas partie de son ADN. Cette figure emblématique et chantre de la “Génération consciente” sera là, jusqu’au bout ainsi qu’il l’a toujours démontré. Il entend transmettre une part de son expérience aux plus jeunes.
