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Colombie : un sénateur veut asphyxier les cartels en légalisant la cocaïne

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Un sénateur colombien vient de déposer une proposition de loi plutôt osée. Elle vise à asphyxier les réseaux de narcotrafics en légalisant la poudre blanche, dont l’achat de matière première et la production passeraient sous le contrôle de l’Etat.

« Ce qui me plaît le plus, c’est d’ouvrir (…) un nouvel espace de réflexion pour affronter un problème qui a conduit à 40 ans d’échec », confie à l’AFP Ivan Marulanda, dans sa ferme de Rionegro (nord-ouest), sur sa proposition qui a peu de chance d’aboutir immédiatement.

Pour l’homme politique, il faudrait « laisser aux communautés indigènes la production (de la feuille de coca) pour leur alimentation, les médicaments, les boissons, les cosmétiques » et, parallèlement, de « produire de la cocaïne pour les consommateurs colombiens, qui pourraient la consommer » dans le respect de la loi. Pour l’heure, la consommation est dépénalisée pour la dose maximum d’un gramme.

Ivan voudrait « une cocaïne certifiée de bonne qualité », dont la production n’entraînerait pas de violence, « sans trace d’illégalité et sous contrôle médical pour les consommateurs qui ont besoin d’aide », dit le sénateur. « Enfin, ce qui reste de cette feuille de coca sera détruit, soit pour produire de l’engrais, soit simplement brûlé », a-t-il ajouté.

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Pour être approuvé, le texte devra passer par quatre votes, 2 au Sénat et 2 à l’Assemblée, et devrait se heurter à nombreuses résistances, à commencer par celle du gouvernement du président conservateur Ivan Duque.

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À 74 ans, le sénateur Marulanda a déjà payé un lourd tribut dans le combat contre la drogue appuyé par les Etats-Unis, plus grand consommateur mondial. Dans les années 1980, il a survécu à 2 attaques des cartels qui corrompaient ou tuaient ceux qui les dénonçaient. Plusieurs de ses collègues ont été abattus. « Le plus grand échec de ma vie a été de voir mes camarades tués dans cette guerre contre le trafic de drogue (…) Je continue à me battre (…) mais par d’autres moyens », dit-il.