Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

> >

Coronavirus en Afrique : une inquiétude justifiée ?

Facebook
Twitter
WhatsApp

Si l’Afrique est à ce jour le seul continent épargné par le virus 2019-nCoV, beaucoup estiment qu’elle finira par être touchée à son tour, et soulignent l’impact économique de l’épidémie. Une inquiétude justifiée ? Le magazine Jeune Afrique propose, dans sa parution de cette semaine, ces dix choses à savoir sur le Coronavirus.

Côte d’ivoire : des proches de Guillaume Soro toujours dans la tourmente

TALON D’ACHILLE

Pour l’OMS, l’urgence est d’éviter que le virus n’atteigne « les pays dont les systèmes de santé sont les plus faibles ». Sans prendre autant de précautions oratoires, les Américains qualifient l’Afrique de « talon d’Achille » et estiment que, si le virus 2019-nCoV atteint le continent, l’épidémie sera hors de contrôle. Pour l’heure, l’Afrique est le seul continent épargné, mais les représentants locaux de l’OMS jugent « impensable » qu’elle le reste. L’aéroport de Johannesburg est considéré comme le point d’entrée le plus probable.

MATIÈRES PREMIÈRES

Depuis le début de l’épidémie, l’économie chinoise tourne au ralenti. Cela se répercute sur ses achats de matières premières, et donc sur les pays producteurs. Nigeria, Angola, Algérie, Gabon, Congo subissent une baisse du prix du pétrole de 14 %. Afrique du Sud, Guinée, Nigeria, Mauritanie ont vu le cours du minerai de fer plonger de 8 %. Les prix de l’huile de palme et du café reculent aussi. RD Congo, Zambie et Ouganda peinent à écouler leur cuivre, tandis que le nickel malgache ou sud-africain s’entasse en attendant la réouverture des usines chinoises.

TRANSPORT AÉRIEN

C’est l’un des secteurs les plus touchés: chaque année, 2,5 millions de passagers se rendent en Afrique depuis la Chine, ou inversement. Parmi les huit compagnies africaines qui proposent des dessertes régulières, seule Ethiopian Airlines a maintenu ses vols. Certaines compagnies chinoises continuent à assurer des liaisons, rappelant que l’OMS ne préconise aucune restriction de déplacements.

Coronavirus : déjà plus de 362 morts en Chine ; quelles précautions prendre en Afrique ?

CHINOIS D’AFRIQUE

Au moins 1 million de Chinois vivent en Afrique, et 800 000 s’y rendent chaque année en tant que touristes. Faut-il les « isoler » ? Rien ne le justifie, mais certains s’interrogent.

AFRICAINS DE CHINE

Plus de 80 000 Africains étudient en Chine, dont 4 600 dans le Hubei, et les familles s’inquiètent. Le Mozambique a suspendu l’attribution de visas aux Chinois, le Nigeria appelle à annuler les voyages non indispensables, et la Mauritanie demande à ses ressortissants ayant voyagé en Chine de rester confinés chez eux pendant deux semaines.

RAPATRIER…

Plusieurs pays ont déjà rapatrié leurs ressortissants. Un avion d’Air Algérie a évacué de Wuhan 31 Algériens, 10 Tunisiens, 3 Libyens et 4 Mauritaniens. Le Maroc a, lui, rapatrié 167 de ses citoyens et les a mis en quarantaine dans deux hôpitaux, à Rabat et à Meknès.

Nigeria : Le visa à l’entrée pour les Africains désormais en vigueur

… OU PAS

Ces rapatriements ont un coût : le Sénégal a indiqué qu’il n’avait pas les moyens d’aller chercher ses étudiants. Maurice demande l’aide de la France.

PRÉCAUTIONS

Puisque le premier symptôme de la maladie est la fièvre, des caméras thermiques ont été installées dans la quasi-totalité des aéroports. Certains imposent le lavage de mains au gel hydroalcoolique ou à l’eau chlorée. Des kits de protection et de dépistage sont en cours de distribution.

FIÈVRE

Problème soulevé par la presse sud-africaine : on peut être contagieux avant de présenter des symptômes. L’absence de fièvre n’est donc pas une garantie d’innocuité.

PANIQUE

Au début de février, à Abuja, des hommes faisant croire qu’ils étaient infectés ont semé la panique dans les rues. Les médecins rappellent pourtant que, si la situation est sérieuse, la grippe « classique » provoque beaucoup plus de décès (650 000 par an en moyenne) dans le monde. « On panique parce que cela se passe en Chine, mais, en réalité, les conséquences sont plus lourdes sur le plan économique que sur le plan sanitaire », estime le Pr Marc Gentilini, spécialiste français des maladies infectieuses.