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Covid-19 : combien de temps reste-t-on immunisé après avoir été infecté ?

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Aujourd’hui, il n’existe toujours aucune certitude sur la nature ou la durée de l’immunité potentielle générée par une infection au Covid-19. Deux études parues dans Nature et medRxiv révèlent que les anticorps pourraient disparaître après 2 à 3 mois chez les personnes infectées, mais asymptomatiques. Ces patients pourraient donc ne pas bénéficier d’une quelconque immunité au Covid-19 sur le long terme.

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Les chercheurs ont donc analysé les niveaux d’anticorps présents chez des patients. Ces petites protéines, à la base des défenses immunitaires de l’organisme, jouent le rôle de témoin : si l’on en trouve en quantité significative, cela peut signifier que les mécanismes de l’immunité se sont mis à fonctionner.

D’après l’étude, près de 10% des 1500 patients testés auraient ainsi présenté des taux d’anticorps indétectables “quelques semaines” après l’infection, un chiffre qui grimpe à 74% 2 à 3 mois après l’infection. Il s’agit d’une durée bien inférieure à celle des coronavirus précédents comme le SARS ou le MERS, pour lesquels les anticorps avaient une durée de vie de l’ordre de l’année. De plus, ce constat concernerait en particulier les personnes asymptomatiques d’après la seconde étude : le taux d’anticorps aurait chuté de 81% après 2 mois chez les patients sans symptômes, contre 62% pour les patients symptomatiques. Évidemment, ces conclusions nécessitent davantage de données pour être confirmées, en particulier ceux de la seconde étude réalisée sur un nombre d’individus bien moins important. Mais toutes 2 corroborent en tout cas d’autres travaux qui suggéraient déjà une durée de vie courte des anticorps et il semblerait effectivement que celle-ci soit limitée à quelques mois, voire semaines dans certains cas.

L’idéal serait de pouvoir confirmer ou infirmer ce constat rapidement, car les questions de la durée et de la nature de l’immunité sont fondamentales pour mettre en place une stratégie de lutte sur le long terme. Rassurez-vous, cela ne remet pas en cause le fait de pouvoir développer un vaccin puisque nous avons déjà la preuve qu’une immunité est possible. En revanche, si l’immunité naturelle générée par le virus se révèle insuffisante à empêcher sa transmission à grande échelle, cela signifie qu’il existe un besoin urgent d’un vaccin puissant, sous peine de ne jamais pouvoir atteindre la fameuse immunité de groupe. Tout l’enjeu sera de réussir à développer dans les plus brefs délais un vaccin capable de générer une immunité plus longue. Une tâche compliquée, d’après Anthony Fauci, directeur de l’Institut National des Allergies et Maladies Infectieuses aux Etats-Unis, qui expliquait récemment que le manque de constance dans la méthodologie des diverses études ralentissait le processus. De plus, il semblerait que les différents individus ne présentent “pas de réponse uniformément robuste” à l’infection, un autre obstacle au développement d’un vaccin à grande échelle.

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Mais c’est aussi toute la stratégie de distanciation sociale qui pourrait être remise en cause et nécessiter une révision de fond en comble. En développant une immunité moins solide, les patients asymptomatiques pourraient être des vecteurs plus importants qu’envisagé jusqu’à présent. La stratégie de dépistage actuelle pourrait donc être en retard, dans la mesure où ces patients asymptomatiques, mais néanmoins contaminés, pourraient être identifiés comme sain en l’absence d’anticorps. En attendant plus de détails sur la durée exacte de l’immunité, la conclusion à en tirer est très claire : continuer à appliquer les règles de distanciation sociale.

Avec le journal du Geek.