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En attente de l’épilogue du procès Gbagbo-Blé Goudé, la CPI se réorganise

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En attendant les motivations écrites de l’appel de la procureure de la Cour pénale internationale contre l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, les juges ont tenu une retraite.

Ils ont en occurrence, selon Afrique sur 7, cité par Beninwebtv, « adopté des directives sur le processus de rédaction des jugements et sur le calendrier de publication des décisions judiciaires clés ».

Après leur retraite tenue en début de ce mois d’octobre, les juges de la CPI ont fait le compte rendu des travaux à travers un communiqué rendu public.

Dans ce texte, les juges ont convenu qu’il fallait travailler à faire de la cour un « un exemple de meilleure pratique judiciaire en matière de droit pénal international ». Ils ont donc pris la résolution de prendre « des mesures tangibles et concrètes à cette fin ».

Communiqué de la CPI

Les 3 et 4 octobre 2019, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont tenu une retraite judiciaire près d’Arnhem (Pays-Bas).

Celle-ci a été l’occasion pour les juges d’avoir un échange privé sur des sujets liés à l’efficacité et au fonctionnement du système judiciaire. En particulier, la retraite s’est concentrée sur l’identification de domaines concrets dans lesquels les juges pourraient le mieux contribuer au renforcement de la Cour et au système du Statut de Rome.

Le Président de la CPI, M. le juge Chile Eboe-Osuji, a déclaré: « Les juges de la Cour sont pleinement attachés à un engagement positif et proactif pour que la CPI soit un exemple de meilleure pratique judiciaire en matière de droit pénal international ». Il a poursuivi : « Lors de cette retraite, guidés par un fort esprit de collégialité, nous prenons des mesures tangibles et concrètes à cette fin ».

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La retraite a abouti à un certain nombre de résultats concrets.

Les juges ont convenu de l’adoption d’un ensemble cohérent de directives internes régissant le calendrier des décisions clés aux stades de la phase préliminaire, du procès et de l’appel, améliorant ainsi l’efficacité et la prévisibilité des procédures. Les juges se sont accordés sur 5 séries de délais spécifiques pour rendre différents types de décisions ou jugements, notamment qu’une décision écrite de condamnation ou d’acquittement en vertu de l’article 74 du Statut de Rome soit rendue dans les 10 mois à compter de la fin des déclarations de clôture. Ces lignes directrices pour le calendrier des décisions judiciaires clés introduisent désormais un système cohérent, constant et prévisible de délais régissant le travail des trois divisions judiciaires. Combinés aux lignes directrices relatives à la rédaction des jugements discutées ci-dessous, elles visent à faire un pas en avant significatif concernant l’efficacité et la rapidité des procédures judiciaires. Les détails des lignes directrices adoptées seront bientôt reflétés dans le Guide pratique de procédure pour les Chambres.

Reconnaissant l’importance d’une prise de décision cohérente et constante, les juges ont également adopté des « Directives pour la rédaction des jugements de la CPI » et des « Directives pour la structure des décisions de la CPI ». Ces directives visent à établir une approche unifiée du processus de rédaction des jugements et à définir une structure pour les jugements de culpabilité ou d’acquittement rendus par la Cour. S’appuyant sur les meilleures pratiques et les leçons apprises, les juges se sont mis d’accord sur l’adoption d’une méthodologie garantissant que les chambres de première instance commencent la préparation des jugements à un stade précoce et suivent une structure cohérente et constante, tout en restant adaptés aux besoins d’affaires spécifiques. Les directives adoptées seront prochainement intégrées au Guide pratique pour les Chambres.

Les juges ont ensuite discuté de la gestion des transitions au sein du système judiciaire, en évaluant de manière critique les options disponibles pour traiter les prolongations du mandat des juges de la Cour au-delà de leur mandat habituel. Les juges ont discuté d’un certain nombre de défis et de paramètres dans le contexte de cette question et fourniront un rapport détaillé sur ce sujet à l’Assemblée des États parties.

Outre les échanges privés entre juges, la séance de réflexion comprenait également une session avec le personnel des Chambres de la CPI. Conçue pour répondre aux besoins identifiés dans l’enquête sur l’engagement du personnel menée par la Cour en 2018, cette partie de la retraite a permis des discussions fructueuses entre les juges et le personnel sur les méthodes de travail efficaces et le milieu de travail.