Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

>

Français : « impoli » ou « malpoli », que dit-on ?

Facebook
Twitter
WhatsApp

Pas de confusion.

Les deux adjectifs sont souvent employés comme des synonymes. Le Figaro revient sur leur bon usage.

Ce n’est peut-être pas fait exprès. Là, ce gros sac laissé par terre dans le métro, alors que la foule afflue et ne peut pas, à moins de l’écraser, avancer. Mais enfin, cela est impoli. Ou malpoli. Les deux adjectifs sont souvent pris comme synonymes. Est-ce à tort ? Le Figaro revient sur leur usage.

Tout le monde en conviendra, les incivilités sont nombreuses au quotidien. Ce peut-être un regard lancé en coin, une porte fermée au nez, un individu qui coupe une file… Oui, l’impolitesse est le fait de la polis (« cité » en grec). Mais de quoi parle-t-on vraiment ?

Ainsi que le note l’Académie française sur son site, le mot « impoli est entré en concurrence avec le composé mal poli dès le XVIIe siècle (1636), au sens de ‘‘qui manque d’élégance’’ puis de ‘‘grossier’’ ». Le Petit Robert rappelle en effet que le terme « impoli » précède la naissance du mot « malpoli ». Le thésaurus atteste son usage au XVIe siècle et dès le XIVe siècle dans le sens de « peu orné ». De nos jours, le mot « impoli » s’emploie dans le sens de « non civilisé, inculte, grossier ». Il désigne donc l’individu qui vit d’une façon qui n’est pas « conforme aux exigences de la vie en société », comme le note Le Trésor de la langue française.

Qu’en est-il du mot « malpoli » ? « Sous la forme soudée, il est ressenti comme un mot d’usage plutôt populaire », note l’Académie française. Dans son Dictionnaire, elle le donne comme familier, au sens de « mal élevé, grossier, impoli », qui sont, eux, d’usage courant. En ouvrant Le Petit Robert, on comprend que le « mal-poli » est davantage un « malappris ». En d’autres termes, il s’agit d’une personne qui « manque d’éducation », mais ne vit pas de façon contraire aux us et coutumes de la vie en société.

Conclusion ? « L’impoli » manque non seulement de « politesse » (de l’italien politezza « propreté », « élégance, raffinement » et « culture, civilisation », dérivé du latin politus « lisse ; brillant ; orné ») mais de savoir-vivre, de culture et d’instruction. Il est donc d’une forme plus soutenue (et vieille) que son synonyme « malpoli » qui lui, populaire, vise surtout à condamner l’individu « mal élevé » et « grossier ».

À noter que l’on peut retrouver le mot « malpoli » sous sa forme non soudée en littérature. Ainsi Anatole France écrivit-il : « Mon goût mal poli me portait plutôt à admirer la chapelle avec sa Vierge peinte, ses fleurs en papier. »

Avec Le Figaro