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Génocide au Rwanda : la flamme du souvenir rallumée pour 100 jours (vidéo)

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Vingt-cinq ans après, le Rwanda se souvient de la page la plus sombre de son histoire : le génocide perpétré envers les Tutsis. Les commémorations des massacres qui coûtèrent la vie à plus de 800 000 personnes ont commencé, ce vendredi matin, à Kigali, avec un moment toujours très symbolique quand le président Kagame rallume la flamme du souvenir.

Le président rwandais, Paul Kagame, et son épouse en compagnie de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, et du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ont rallumé en milieu de matinée la flamme du souvenir. Un événement qui marque là le début des 100 jours des commémorations. Cent jours comme la durée des massacres en 1994.

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Les flambeaux ont été apportés au président par trois jeunes âgés de 25 ans. « Voici la flamme du souvenir de la mémoire de la vie », a ensuite scandé une jeune femme, symbole de cette génération post-génocide qui est cette année au centre des commémorations.

Les excuses belges

Avant cela, la cérémonie avait débuté par un dépôt de gerbes sur les caveaux qui abritent 250 000 victimes du génocide. Un premier temps fort qui s’est déroulé en présence de plusieurs chefs d’État africains : le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Tchadien Idriss Déby, ainsi que le Djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.

Les commémorations se poursuivent avec une cérémonie au centre des congrès de Kigali. « Le Rwanda est de retour dans la lumière sans jamais oublier le passé », ce sont les mots de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Avant lui, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, avait lui salué la « résilience du peuple rwandais » et félicité « Paul Kagame pour son leadership, sa détermination et son courage ». Moussa Faki Mahamat pour qui ce génocide aura été « l’une des pages les plus sombres de notre époque ». Le Premier ministre belge, Charles Michel, a lui une nouvelle fois présenté les excuses de son pays estimant que la communauté internationale avait une responsabilité dans ce génocide.

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Cérémonie en présence du président Kagame

Le plus discours le plus attendu était celui du président Paul Kagame. Un discours d’une petite demi-heure à la fois réconciliateur et combatif. « Le Rwanda est redevenu une famille », a annoncé le président rwandais qui a longuement remercié les rescapés et salué les anciens génocidaires qui avaient reconnu leurs crimes. « Ce qui s’est passé ne se répétera pas », a-t-il répété à deux reprises.

Paul Kagame avait tenu en ouverture à adresser un grand merci à toutes les délégations présentes. Le président rwandais qui s’est voulu sur la fin beaucoup plus combatif s’attaquant au négationnisme : « à l’adresse de ceux qui veulent faire souffrir le Rwanda, on ne se laissera pas faire. Personne ne devrait nous sous-estimer, car nous sommes devenus une force redoutable ». Une attaque virulente peut-être à l’adresse de l’Ouganda et du Burundi avec qui les relations sont exécrables depuis plusieurs semaines. Kigali soupçonne Kampala de faciliter les actions du mouvement d’opposition en exil, le RNC (Rwanda national congress) de Kayumba Nyamwasa.

« En 1994, il n’y avait pas d’espoir, seulement des ténèbres. Aujourd’hui, la lumière : comment est-ce arrivé ? Les Rwandais sont redevenus une famille. Nous, les Rwandais, nous nous sommes donné un nouveau départ. Nous existons dans un état de commémoration permanente, chaque jour, dans tout ce que nous faisons, afin de rester fidèles à ce choix. Vingt-cinq ans après, nous sommes là. Tous. Blessés et le cœur brisé, mais invaincus », a ajouté le chef de l’Etat.

En début de cérémonie, le président de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG) avait pointé le rôle de la communauté internationale en 1994 : « Malgré les signes avant-coureurs, personne n’a bougé ». Jean-Damascène Bizimana s’en est également pris à « ces États qui refusent de juger ces criminels ou de les extrader ». Une allusion directe à la France. « Certains d’anciens génocidaires qui y résident sans être inquiétés par la justice ». Emmanuel Macron a annoncé vendredi que les moyens de la justice seraient renforcés justement pour permettre à ces personnes d’être jugées. Le ministre belge Charles Michel a lui une nouvelle fois présenté les excuses de son pays estimant que la communauté internationale avait une responsabilité dans ce génocide.

Une marche du souvenir est ensuite organisée entre le Parlement et le stade Amahoro, un stade où 30 000 personnes sont attendues en fin d’après-midi pour une veillée de recueillement.

Avec RFI