Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

>

La Belgique va restituer 10 crânes de Congolais à la RDC

Facebook
Twitter
WhatsApp

L’Université libre de Bruxelles (ULB) a annoncé la restitution, d’ici à 2025, à la République démocratique du Congo, d’une dizaine de crânes de Congolais ramenés en Belgique pendant la période coloniale et conservés dans ses collections d’anthropologie.

Cette restitution s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’ULB et l’université congolaise de Lubumbashi (Unilu), qui sera in fine destinataire de ces restes humains.

Les deux facultés ont signé une convention portant sur « dix crânes dont l’origine congolaise est certaine ou quasi-certaine », a expliqué Laurent Licata, vice-recteur de l’ULB.

Des recherches plus approfondies doivent encore être menées à Bruxelles pour retracer l’histoire des quatre derniers, a-t-il souligné.

Des épisodes douloureux de l’histoire coloniale

« Les crânes de nos ancêtres engrangés dans les musées européens témoignent des épisodes douloureux de l’histoire coloniale », a commenté de son côté le recteur de l’Unilu, Gilbert Kishiba Fitula, cité dans un communiqué.

« Leur restitution aux Congolais constitue un impératif éthique qu’il convient de saluer comme une étape décisive, à la fois pour la réappropriation des pans occultés du passé, et pour une coopération scientifique débarrassée du poids du passé », a-t-il ajouté.

Selon Laurent Licata, ces 14 crânes que l’ULB détient depuis le début du XXe siècle ont été « acquis au Congo sous Léopold II, dans la période la plus critique » de la colonisation belge (1885-1960).

Cet ex-roi des Belges, qui a régné de 1865 à 1909, a géré le Congo comme sa propriété personnelle de 1885 à 1908, une période marquée par une grande violence liée notamment à l’exploitation du caoutchouc.

L’ULB estime que les crânes ont été transportés vers Bruxelles par des militaires ou d’autres colons belges, qui les ont ensuite vendus à des scientifiques travaillant à l’époque sur la craniométrie et le lien entre mensurations et races. La convention signée avec l’Unilu fait de celle-ci la propriétaire des crânes conservés à l’ULB.