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L’histoire de Mirka Federer, celle qui a fait de «Roger» un champion

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Elle partage la vie de Roger Federer depuis dix-neuf ans. Mère de ses quatre enfants, Mirka Federer est toujours dans les gradins, toujours silencieuse. Portrait d’une battante qui a consacré sa vie à son mari, pâtissant d’une réputation de femme froide et ennuyeuse.

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Mirka Fédérer et ses enfants

Quand il l’a embrassée pour la première fois, elle a résisté. «Tu es si jeune…», rétorque-t-elle au joueur suisse, alors boutonneux – précisons-le. Pas intimidé, le jeune Roger Federer lui répond alors qu’il a «presque 18 ans “et demi”».«Ok, tu es un bébé», tranche-t-elle en retour. Nous sommes en septembre 2000, au soir de la clôture des Jeux olympiques d’été de Sydney. Celui qui porte encore une demi-queue de cheval et un collier ras du cou en perles de bois vient de déclarer sa flamme à sa compatriote de quatre ans son aînée, Miroslava Vavrinec. Ont-ils pressenti alors qu’ils ne se quitteraient plus ? Et même plus, qu’ils formeraient un jour le couple le plus inébranlable du tennis professionnel ?

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Sans doute n’avaient-ils pas prévu la récurrente blessure au pied de Mirka, qui met prématurément fin à son honorable carrière en avril 2002 (elle est alors 76e joueuse mondiale). Cette blessure signe pourtant le début de l’histoire. Leur histoire ; celle du tennis, aussi. Mirka Vavrinec devient l’agent de Roger Federer, son bras droit, son mentor. Son arrivée en force dans la vie du plus prometteur des joueurs de sa génération fait jaser. «C’est vrai qu’au début, ça parlait beaucoup du physique de Mirka (loin des standards des “wags”, NDLR) et de son goût pour l’argent», glisse un ancien proche du couple au Parisien. Cette déclaration de la jeune femme en 2003, en plein tournoi de Wimbledon, «quand il gagne, c’est comme si je gagnais aussi», n’y est pas pour rien. Mais les faits sont là. «Quand je l’ai rencontrée, j’avais zéro titre, j’en ai désormais 88», livre-t-il en 2016 au quotidien britannique The Guardian. Il en compte aujourd’hui 101, à 37 ans.

“Je refuse de dormir sans ma femme”

2L’histoire de Mirka Federer, celle qui a fait de «Roger» un championAu-delà de lui apprendre l’amour, Mirka lui enseigne le travail, elle qui n’a jamais compté ses heures sur le court, poussée par des parents immigrés d’ex-Tchécoslovaquie. Jeune, elle avait tellement la “gnaque” que «si son coach lui avait demandé de courir un marathon avant l’entraînement, elle l’aurait fait», raconte René Stauffer, auteur de deux biographies sur Roger Federer, dont les propos sont rapportés dans Le Parisien. «Elle s’entraînait cinq ou six heures d’affilée, livre Roger Federer au Guardian en 2016. C’était une coriace, et elle m’a appris à travailler.»

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Ils se marient le 11 avril 2009 à Riehen, près de Bâle, en Suisse. Leurs jumelles Myla Rose et Charlene Riva voient le jour en juillet de la même année. Leo et Lenny, leurs jumeaux garçons, naissent cinq ans plus tard, en 2014. Ensemble, tous les six, ils parcourent le monde et les terrains en terre battue, gazon, synthétique. Ses filles, qui viennent d’avoir 10 ans, intègreront un collège suisse le moment venu. Jusqu’ici, une nounou et un précepteur voyagent avec elles et les garçons. Parce que Roger Federer tient particulièrement à une chose : «Je refuse de ne pas dormir dans le même lit que ma femme, lâche-t-il au Sunday Times, en novembre 2018. Nous avons voulu avoir des enfants, mais mon rêve était d’abord d’être avec elle, et dans la même chambre.»

Mirka et Roger, l’album photo d’un couple inébranlable

Ceci expliquant cela, rares sont les fois où Mirka a manqué un match joué par son mari. Toujours dans les gradins, impassible, silencieuse. Beaucoup la voient comme une épouse soumise et ennuyeuse, s’interrogeant sur le pourquoi de ce couple aux dehors mal assortis. Ses looks «dadame» n’aident pas. Sa «déconnection» non plus – elle n’a pas de compte Twitter, ni de compte Instagram. À y regarder de plus près, pourtant, Mme Federer est toujours bien entourée.

Anna Wintour est traditionnellement à son côté pour Wimbledon, Bradley Cooper lui présente toutes ses petites amies, elle partage des verres d’eau glacée avec Tiger Woods, David Beckham lui fait des hugs… Au mariage de Pippa Middleton et James Matthews, en mai 2018, les Federer étaient aux premières loges. «Mirka sait rester en contact avec tout le monde», rajoute Roger Federer au New York Times, elle entretient parfaitement nos amitiés.» Et leurs inimitiés ? Personne (dans le monde du tennis) n’a oublié sa petite pique envoyée à Stanislas Wawrinka lors de la demi-finale du Masters de Londres, en novembre 2014. Alors que ce dernier s’agace du bruit provenant des tribunes et plus précisément du clan Federer juste avant le service, Mirka lance un cinglant : «Crybaby», «pleurnicheur» en français. On a tous un côté obscur…

40 ans à Ibiza

Celui de Miroslava Vavrinec ne s’est pas montré souvent. «C’est quelqu’un de très gentil mais qui protège son “mec” un maximum», résume l’ancien tennisman professionnel suisse, Marc Rosset, au Parisien. Si elle a participé à faire de Roger Federer un champion, elle a également contribué à le faire rester au sommet, l’accompagnant partout, n’affichant jamais une possible lassitude. À 37 ans, Roger Federer joue peut-être son dernier Roland-Garros, pour lequel il revient après trois années d’absence. S’il est toujours numéro 3 mondial, le champion semble aujourd’hui appréhender son extraordinaire carrière avec un peu plus de décontraction. Mirka, c’est certain, n’y est pas pour rien. «Si elle ne voulait plus qu’il joue, il arrêterait tout de suite», avance le biographe René Stauffer au Parisien. En 2018, alors que ses principaux adversaires, Rafael Nadal et Novak Djokovic en tête, se disputaient les trophées des Masters de Madrid et de Rome, il fêtait d’ailleurs les 40 ans de sa femme à Ibiza. Comme une première pierre à l’édifice de sa prochaine vie ; à l’ombre de Mirka, celle-ci, peut-être.