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L’ordinateur qui a fait tomber Carlos Ghosn

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Pour attaquer Carlos Ghosn, la justice japonaise pourrait s’être basée sur un ordinateur récupéré au Liban, dans les services d’un ancien ami du dirigeant déchu. Selon le Financial Times, qui relate les faits, sans cet ordinateur, ni Nissan, ni la justice japonaise n’aurait été en mesure de prouver les millions de dollars de Nissan que Carlos Ghosn est soupçonné d’avoir détourné vers des sociétés possédées par certains membres de sa famille. Autrement dit les charges plus sérieuses pesant sur l’ancien patron de Renault-Nissan.

Selon le quotidien, les dirigeants de la société japonaise se seraient procuré cet ordinateur quelques semaines avant que Carlos Ghosn ne soit arrêté de nouveau en avril . Ils l’auraient obtenu auprès d’une assistante ayant travaillé pour un ami proche de l’ancien patron du constructeur automobile, Fadi Gebran. Ce dernier, mort d’un cancer en 2017, est un ami d’enfance de Carlos Ghosn et était notamment à la tête d’un fonds d’investissement dénommé Good Faith Investments. Une société qui serait liée aux détournements.

Détournements supposés

Selon l’enquête interne de Nissan, des paiements d’environ 35 millions de dollars ont été effectués par sa filiale de Dubaï à un distributeur omanais ayant des liens avec un ami de Carlos Ghosn entre 2011 et 2018. Une partie des 35 millions de dollars avait été détournée par l’intermédiaire de Good Faith et d’autres entités liées à Carlos Ghosn vers Beauty Yachts, une société appartenant à son épouse depuis mai 2018, afin d’acheter un yacht de luxe pour sa famille. Une partie de cet argent aurait également servi à financer une société appartenant au fils de l’ancien patron de Renault-Nissan.

L’accès a cet ordinateur libanais pourrait donc avoir permis au procureur japonais de poursuivre l’enquête depuis Beyrouth, là où pourtant Carlos Ghosn jouit d’un statut de héros national qui le protège.

La classe politique libanaise a d’ailleurs largement pris la défense de l’ancien patron, qui partage ses origines entre le Liban, la France et le Brésil où il est né. Pendant les deux périodes de détention qui ont totalisé plus de 120 jours, l’ambassadeur du Liban au Japon a été l’un des visiteurs les plus fréquents de Carlos Ghosn. Au Liban, une immense campagne publique de soutien a même été lancée avec pour slogan : « Nous sommes tous Carlos Ghosn ».

Avec Les Échos