Au Mali, des têtes tombent après des soupçons de tentative de coup d’État. Les autorités du Mali ont en effet radié de l’armée 11 militaires, dont deux généraux, des « mesures disciplinaires » visant ces hauts gradés arrêtés début août après avoir été soupçonnés de vouloir la renverser, selon des décrets consultés ce mercredi 8 octobre 2025 par l’AFP.
Ces 11 militaires, dont 10 officiers, font partie des dizaines de soldats arrêtés début août après avoir été accusés de « tentative de déstabilisation » de l’État par les autorités.
Ces arrestations se sont principalement faites au sein de la garde nationale, un corps de l’armée malienne, selon des sources sécuritaires et des proches des personnes concernées.

La garde nationale est le corps d’origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara, l’une des principales figures du pouvoir.
Parmi les 11 militaires sanctionnés se trouve le général de brigade Abass Dembélé de l’armée de terre, une personnalité respectée au sein de l’armée.
Le général Dembélé est « radié des effectifs des Forces armées et de sécurité, par mesures disciplinaires, à compter de la date de signature du présent décret », lequel a été publié mardi au Journal officiel.
La même mesure est prise à l’encontre de sa collègue, la générale Néma Sagara de l’armée de l’air, ainsi que huit autres officiers, dont six lieutenants-colonels et deux capitaines. Un onzième militaire, un sous-officier avec le grade de sergent-chef, figure également sur la liste des bannis.
Aucun commentaire officiel public n’a été fait sur ces radiations.
Un officier de renseignement français, affecté à l’ambassade de France à Bamako, avait également été arrêté le 15 août. Les autorités l’accusent d’avoir pris part à une conspiration contre les institutions menée par « un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne ».
Paris avait à l’époque dénoncé des « accusations sans fondement » et demandé la « libération sans délai » de son ressortissant.
Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés aux jihadistes d’Al-Qaïda et de l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
Pour rappel, les autorités maliennes, dirigées par le président Assimi Goïta, se sont détournées des partenaires occidentaux, notamment l’ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie au nom de la souveraineté du Mali.
L’armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d’Africa Corps, chargés notamment de traquer les jihadistes, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.