Les populations ont appris suite à une annonce faite par le directeur du commerce que le prix du ciment va subir une augmentation, pour pouvoir financer deux des trois cimenteries du pays et la construction de logements sociaux. Cette annonce ne fait pas que des heureux.
Le prix du ciment passera de 60 000 à 65 000 francs la tonne. Pour les travailleurs de la construction, c’est une mauvaise nouvelle. Momar Abdoulaye Cissé, entrepreneur et conducteur de travaux, estime que la hausse du prix du ciment est un frein à son activité. «Je pense qu’il est nécessaire que l’État intervienne pour que les acteurs du bâtiment et les fournisseurs de ciment s’asseyent autour d’une table et discutent; parce que ce n’est pas que le ciment qui est cher, il y a le fer, il y a le béton… » affirme t-il.
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Une annonce présidentielle justifie cette hausse du prix du ciment par la construction de 100 000 nouveaux logements sociaux d’ici cinq ans. « Il faudra qu’on accepte l’augmentation du prix du sac. C’est pour faciliter l’accès au logement des jeunes », argumente le chef de l’Etat, Macky Sall. Cette justification n’a pas de sens pour Pape Ousmane Dione, petit entrepreneur : «Un beau jour, ils disent qu’ils vont augmenter 5 000 francs. Maintenant, c’est à 65 000. Nous, on l’achète à pratiquement 70 000 francs la tonne. Et on nous dit que c’est pour financer des logements sociaux ? Mais ce n’est pas à nous de le financer».
Cette hausse n’a pas laissé indifférents les revendeurs en gros. Ils déplorent cette mesure prise tout comme Fallou Kane qui stocke 30 tonnes de ciment dans son dépôt. «Le ciment a augmenté, mais il n’y a pas de bénéfice. Ce n’est pas bon, parce que les clients discutent trop ! ».
Les professionnels du secteur, comme le syndicat du BTP, restent pour le moment prudents et envisagent une réunion qui devrait se tenir dans les prochains jours pour savoir quelles actions mener.
