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Soudan : ouverture à Khartoum du procès pour corruption d’Omar el-Béchir

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Le président déchu, âgé de 75 ans et destitué le 11 avril est arrivé au tribunal, ce lundi matin. Il a comparu derrière une cage de fer, encadré par des soldats.

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Initialement prévue pour le samedi 17 août, l’ouverture du procès avait été reportée sine die, alors que la cérémonie de signature de l’accord de partage du pouvoir entre civils et militaires était prévue le même jour. Selon le parquet, les chefs d’inculpation retenus contre l’ancien chef d’État sont la « possession de devises étrangères » et des actes de « corruption » et de « trafic d’influence ».

Cette première journée est dominée par les questions d’argent. Notamment ces liasses de billets retrouvées dans sa résidence après son arrestation. Mais aussi, un fait nouveau apporté au tribunal par l’un des enquêteurs. Il s’agit de « 90 millions de dollars qui lui auraient été offerts en plusieurs paiements. 25 millions de dollars du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman et 65 millions de dollars de la part du roi Abdallah, décédé en 2015 », rapporte nos confrères de RFI. Aucun commentaire de la part de l’ex-président.

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À la sortie du tribunal, Ahmad Ibrahim el-Taher, chef de l’équipe des avocats de l’ancien président soudanais, a déclaré : « Durant cette audience de procédure, l’accusation a présenté deux témoins. Ces témoins ont été écoutés et questionnés, d’abord par l’accusation, puis par la défense qui leur a posé beaucoup de questions. Une prochaine audience est prévue samedi. Elle sera encore consacrée à l’accusation et nous commencerons à entendre la défense la semaine prochaine. C’est le parquet qui décidera des résultats de l’audience d’aujourd’hui. Pour cela, je ne pourrais pas vous dire davantage, mais on peut dire que les choses vont dans le sens de la défense », a-t-il précisé.

« Bien sûr, il y a un procès médiatique énorme contre Omar el-Béchir. Il y a des accusations excessives. Ils disent que le président a volé par-ci, par-là, qu’il a transféré de l’argent à l’étranger… C’est un procès monstrueux, celui qui a lieu à l’extérieur de cette salle. Mais ce qui se passe à l’intérieur de la salle du tribunal est tout à fait différent. Il y est question de preuves et, jusqu’à présent, le tribunal n’a apporté aucune preuve », a ajouté Maître Ahmad Ibrahim el-Taher.

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Les Soudanais demandent à la justice et au prochain gouvernement civil de juger Omar el-Béchir pour tous les crimes qu’il a commis durant les trente ans qu’il a fait au pouvoir.

Omar el-Béchir est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité » et « génocide » commis au Darfour. Ce mandat reste actif malgré les procédures judiciaires au Soudan.