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Togo-préfecture de Kloto/Acte macabre : 20 ans de prison pour des jeunes coupables de vindicte populaire

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L’histoire que nous allons vous raconter aujourd’hui s’est déroulée il y a quelques années dans le village de GbalavéAvénon dans la préfecture de Kloto.

Cette histoire dépeint un fait que nous vivons malheureusement jusqu’à nos jours dans nos milieux malgré tous les efforts que les autorités togolaises font, à travers des sensibilisations, pour arrêter le phénomène, celui des vindictes populaires.

‘Nul n’a le droit de se rendre justice. L’Etat a l’obligation de protéger l’intégrité de toutes personnes. La présomption d’innocence fait partie des principes sacro-saints de l’Etat de droit, de la liberté et de la démocratie’, telles sont, entre autres, les notions juridiques que nous devons nous rappeler devant chaque situation.

Les faits

En effet, Le nommé Komlan, un vieux vivant dans le village de Gbalavé Avénon dans le Kloto, est accusé par sa famille et les habitants d’être à l’origine de leurs maux. Il est accusé entre autres d’avoir tué pour certains un grand père, une grande mère, un père ou une mère, et pour d’autres, un fils, une fille, un neveu, ou une nièce et pour d’autres encore, un mari, une femme, un frère ou une sœur.

Il fut donc convoqué chez le chef du village de Gbalavé par son neveu William pour l’avoir menacé de mort.

Le vieux Komlan ayant reconnu les faits a cependant refusé de se soumettre aux cérémonies d’exorcisme proposées par le chef du village, car ne se reconnaissant pas sorcier comme le prétend son accusateur.

La séance se bloqua donc sur ce point à la tombée de la nuit. Le chef décida alors d’ajourner la rencontre pour être reprise le lendemain matin. Vu la tension qui régnait et les jeunes qui étaient très remontés contre le vieux, le chef du village décida d’assurer sa protection en le proposant de dormir chez lui ou au domicile de son chef quartier.

Le sieur Komlan protesta qu’il n’a pas les moyens de payer les vigiles désignés pour sa sécurité et décida alors de regagner son domicile.

L’acte criminel en présence de ses enfants

Chemin faisant, sous l’instigation du plaignant William, aussi décidé à en finir avec lui, il fut attaqué et lynché par certains jeunes qui avaient assistés à l’assise.

Après leur forfait, ils abandonnèrent le corps de la victime sur les lieux et se dispersèrent. Deux fils de la victime qui ont assisté impuissants au fait, alertèrent la gendarmerie.

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Enquête

Certains furent interpellés tandis que d’autres réussirent à prendre la fuite et ne seront arrêtés plus tard que suite à l’exécution des mandats d’arrêt lancés par le juge d’instruction.

En enquête préliminaire et en première comparution, les inculpés ont nié d’abord toute implication dans la commission des actes qui ont entraîné la mort du vieux Komlan. Mais lors de leur interrogation au fonds, ils ont fini par avouer.

Jugement devant la Cour d’assises

Étant donné que la manière dont les inculpés ont enlevé la vie à la victime est crapuleuse, et que les violences n’étaient pas non seulement volontaires, mais aussi préméditées, il est donc clair que la mort du vieux était voulue et préparée par ceux qui voulaient en finir avec lui et qui le considéraient comme la source de leurs malheurs.

Ainsi, à l’audience de la Cour d’assises du 17 février 2016, ils furent accusés d’homicide volontaire et tous condamnés à 20 ans de réclusion criminelle.

Leçon

Cette histoire macabre nous rappelle d’autres que nous avons déjà racontées. Cela nous interpelle à ne pas se faire justice nous-mêmes et à porter ces problèmes de sorcellerie auprès des autorités compétentes pour éviter l’irréparables comme ce fut le cas de ces jeunes. En commettant ces actes, nous devenons nous-mêmes des meurtriers, pire que la personne que nous accusons.

A la prochaine.