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[Vidéo] Sex for grades ou sexe contre bonnes notes dans des universités africaines : le documentaire de la BBC qui épingle des profs

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#Sexforgrades ou du sexe pour être bien notée. Vous avez sans doute vu passer ce hashtag sur les réseaux sociaux en début de semaine en vous demandant à quoi il faisait référence ?

La BBC Africa Eye a dévoilé lundi soir un reportage au même intitulé qui a n’a pas laissé indifférent, notamment sur Twitter où des femmes ont publié de nombreux témoignages sur le sujet.

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En caméra cachée, on pouvait notamment voir dans le programme comment, en toute impunité, des professeurs harcèlent sexuellement des étudiantes en échange de bonnes notes. Des pratiques devenues endémiques sur le continent africain et touchant jusqu’aux plus prestigieuses universités africaines, comme celle de Lagos au Nigeria et l’université du Ghana, selon la BBC.

Dans le reportage de la célèbre chaîne britannique, des journalistes se font passer pour des étudiantes auprès de professeurs ayant la réputation de coucher avec leurs élèves. Très vite fleurissent les propositions de rendez-vous, des commentaires déplacés sur leurs physiques, des demandes de baisers mais surtout de relations sexuelles… en échange d’une simple inscription à l’université et des promesses de bonnes notes.

« Elles doivent payer avec leur corps », annonce un professeur de l’université de Lagos, Boniface Igbeneghu, à l’une des journalistes sous couverture. Alors qu’elle se fait passer pour une jeune fille de 17 ans souhaitant s’inscrire à l’université, il l’invite dans son bureau. C’est là qu’il lui parle d’une salle spéciale réservée aux profs, la « Cold Room », où ces professeurs invitent des étudiantes pour « leur rouler des pelles, toucher leurs corps, leurs seins ». Dans une scène très dérangeante, on le voit la presser pour obtenir un baiser avant de la relâcher.

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Des têtes qui commencent par tomber

Quoiqu’il en soit, cette actualité continue de faire des vagues dans la mesure où le professeur Ransford Gyampo, impliqué dans l’affaire, n’a pas tardé à réagir : « J’ai beaucoup à dire sur cette affaire. Mais je poursuis demain la BBC pour diffamation, je vais donc garder certains faits pour moi pour le moment », a-t-il confié au média Pulse

Alors que l’université du Ghana indiquait lundi qu’elle mènerait des enquêtes afin de situer comme il se doit les responsabilités, l’université de Lagos a pour sa part tranché dans le vif en suspendant Boniface Igbeneghu, un enseignant impliqué dans l’affaire.

« Pourquoi tu veux terminer ce partiel lorsqu’il te suffit de coucher avec moi pour l’avoir ? »

A la suite de la diffusion de ce reportage, la parole s’est libérée sous le hashtag #SexForGrades sur Twitter. L’une des victimes a accepté de témoigner pour nos confrères de 20 Minutes. En 2011, Ifedolapo a seulement 15 ans quand elle entre à l’université. Très en avance sur son âge, elle entame une licence d’économie à l’université de Lagos, troisième meilleure université du Nigeria.

Parce qu’elle est très jeune, ses parents veulent qu’elle soit suivie par un tuteur durant sa scolarité. Elle en aura trois, tous professeurs, qui lui feront des avances auxquelles elle a toujours refusé de céder. Mais l’un d’entre eux a été plus direct que les autres. Professeur de maths, il avait déjà la réputation de coucher avec les étudiantes avant qu’elle ne le rencontre, explique-t-elle.

« Tu sais, tu n’as pas à t’inquiéter. Je peux prendre soin de toi et tu n’auras pas besoin d’étudier. C’est une situation où tout le monde y trouve son compte » lui aurait-il dit lorsqu’elle le voit pour la première fois. Ifedolapo confie encore à 20 Minutes qu’un jour, pendant un examen, il lui confisque sa copie et l’empêche de terminer.

« Il m’a demandé de le suivre dans son bureau et c’est là que qu’il m’a dit » Pourquoi tu veux terminer ce partiel lorsqu’il te suffit de coucher avec moi pour l’avoir ? « Puis il m’a posé des questions sur ma virginité, si j’avais un copain… », raconte-t-elle.

Bouleversée, elle quitte son bureau. Elle échoue plus tard à quatre examens… dont les professeurs qui l’avaient notée lui avaient tous fait des avances qu’elle avait refusées, affirme-t-elle. Découragée, Ifedolapo a abandonné cette licence pour se diriger vers une autre filière.

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« C’est comme un rite de passage »

Loin d’être hors du commun, le témoignage d’Ifedolapo effraie tant la situation décrite par la jeune femme semble récurrente dans certaines universités. Derrière le documentaire de la BBC, la journaliste Kiki Mordi a elle-même été victime de harcèlement sexuel, à la suite de quoi elle a arrêté ses études. « Je ne suis pas la seule à avoir connu ça. C’est comme un rite de passage. C’est par là que les étudiantes doivent passer », déclare-t-elle face caméra, en larmes.

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« Le documentaire ne m’a pas choquée », déclare à 20 Minutes Itunu Omolara Oriye, avocate spécialisée dans le droit des femmes et des minorités sexuelles. « C’est quelque chose que l’on savait. Il est de notoriété publique que les professeurs demandent aux étudiantes des faveurs sexuelles pour pouvoir être évaluée. C’est très important pour nous d’avoir ce débat, je suis ravie que le documentaire soit sorti ».