Fort de l’immense succès de son dernier opus, la star nigériane est, à 28 ans, l’un des artistes africains les plus suivis sur la Toile. Dans la parution de cette semaine, Jeune Afrique met ses projecteurs sur cet enfant terrible africain.
Débuts difficiles
En 2012, quand sort son premier album, Damini Ogulu (de son vrai nom) alias Burna Boy est loin de faire l’unanimité. Les journalistes nigérians ne manquent pas une occasion de commenter ses frasques comme ses multiples arrestations et lui prédisent une très courte carrière. Sa musique manque alors de maturité.
Fela Kuti
Comme ses compatriotes Wizkid ou Tiwa Savage, il estime être un héritier de Fela Kuti. Son grand-père maternel, le critique musical Benson Idonije, avait d’ailleurs été l’un des managers du Black President.
Disque d’argent
Son quatrième album, African Giant, est sorti le 26 juillet dernier, alors qu’il venait de rejoindre l’écurie Warner. En 2019, cet opus a été streamé plus de 600 millions de fois et écouté 13 millions de fois sur Spotify. Au début de janvier, avec plus de 200 000 ventes, son single « Ye » est devenu disque d’Argent au Royaume-Uni.
Afro-fusion
Le natif de Port Harcourt mêle afrobeat, dancehall, reggae, R’n’B, pop et même rock. Il chante à la fois en anglais, en pidgin et en yoruba, utilisant parfois des instruments traditionnels. Fan de l’artiste de dancehall Super Cat, il doit son attachement au reggae à ses années étudiantes passées à Brixton (quartier du sud de Londres), bastion de la musique jamaïcaine.
Angélique
Grand admirateur d’Angélique Kidjo, il samplait sa musique depuis 2011. Avec African Giant, il a réalisé son rêve en collaborant avec la star béninoise. Tous deux sont en lice pour le Grammy Award 2020 du meilleur album de World Music.
Mama !
Il est rare qu’il se déplace sans sa famille et plus précisément sans sa mère (et manageuse), Bose Ogulu, surnommée Mama Burna au Nigeria. Cette femme de fer et d’affaires, traductrice de formation, parle plusieurs langues, dont le français, l’allemand et l’italien. Elle gère également la carrière de Nissi Nation, la soeur cadette de Burna Boy.
Mégalo
Peu avant son passage au célèbre festival californien Coachella, en avril 2019, le prince de l’afro-fusion avait adressé plusieurs tweets aux organisateurs. Selon lui, son nom n’était pas assez mis en valeur sur l’affiche officielle. « Je suis un géant africain, ne me manquez pas de respect », avait-il prévenu.
Militant
Dans African Giant, il clame sa fierté d’être africain, revient sur le passé colonial de son pays et s’oppose à la glorification du milliardaire Aliko Dangote. Il s’est aussi servi de Twitter, en septembre 2019, pour dénoncer les violences xénophobes en Afrique du Sud avant de déclarer qu’il ne s’y rendrait plus. À la fin de décembre, il a ainsi annulé sa participation au festival Afropunk, à Johannesburg.
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Collaborations
Il a travaillé avec des stars du rap : le Canadien Drake, l’Anglais Stormzy, le Français Dadju. Mais aussi avec des chanteuses britanniques (Lily Allen, Rita Ora et Jorja Smith), avec le Jamaïcain Damian Jr. Gong Marley (l’un des fils de Bob Marley) et avec Beyoncé.
Réseaux sociaux
Il est l’un des Africains les plus suivis sur la Toile : par 2,3 millions de personnes sur Twitter, par 4,7 millions sur Instagram. Son groupe de fans sur Telegram compte aussi des milliers de membres. Il affirme pourtant ne pas être très friand de réseaux sociaux, et même avoir eu peur d’internet à une époque.