« Ne conquiers pas le monde si tu dois y perdre ton âme car la sagesse vaut mieux que l’or ». Foi de Bob Marley, le pape de la musique reggae, disparu à l’âge de 36 ans, mais toujours présent dans les esprits, comme ces morts qui ne sont pas morts en Afrique.
Aujourd’hui encore le 11 mai rappelle la date de son décès (11 mai 1981), le monde entier commémore l’homme rasta, celui dont les chansons ont fait le tour du monde et toujours présentent dans la mémoire collective.
Au-delà du 11 mai, il est bien de connaitre qui est réellement Bob Marley. Nous vous vous présentons ici dix choses qu’il faut savoir sur Bob Marley, le pape de la musique reggae.
- Soixante-dixième anniversaire de sa naissance
Robert Nesta Marley est né il y a soixante-dix ans d’une mère noire jamaïcaine et d’un père blanc d’origine anglaise né en Jamaïque, capitaine dans la Royal Navy qu’il a peu connu. Mort à l’âge de 36 ans, il est enterré dans son village natal, à Nine Miles, au nord de la Jamaïque, près des plages où Christophe Colomb posa l’ancre lors de son second voyage vers le Nouveau Monde, en 1494.
- Ouvrier chez Chrysler aux Etats-Unis
A 19 ans, Bob Marley et son groupe The Wailers sont déjà des stars en Jamaïque. Le titre Simmer down est numéro un en 1964. Un succès de courte durée. Sans ressources, Bob Marley rejoint sa mère dans le Delaware aux Etats-Unis en 1966. Son but : faire de l’argent pour monter une maison de disques à son retour en Jamaïque. Pendant sept mois, il travaille comme laborantin pour la Dupont Chemical Company et dans les ateliers du constructeur Chrysler.
- Culte voué au roi d’Ethiopie
En 1966, Bob Marley devient rasta. Comme de nombreux jeunes jamaïcains, il voue un culte au Ras Tafari Mekonnen, couronné en 1930, roi d’Ethiopie, sous le nom de Haïlé Sélassié. Ce dernier est accueilli triomphalement en Jamaïque en juillet 1966, deux mois après que Bob Marley s’est embarqué pour le Delaware. Une absence que les adeptes du rastafarisme peinent à comprendre. Marley se rattrape, notamment en 1976, année de la sortie de son album Rastaman Vibration. Le titre War reprend le discours de Haïlé Sélassié prononcé devant l’ONU en 1963.
- Au bras de Miss monde
Bob Marley a reconnu onze enfants de huit mères différentes. Nombre d’entre eux ont entrepris une carrière musicale, à l’instar de Damian Marley, fils de Cindy Breakspeare, Miss Monde 1976.
- Tentative d’assassinat
A l’approche des élections de 1976, la Jamaïque gouvernée par le socialiste Michael Manley est minée par la guerre civile. Sur fond de Guerre froide, le gouvernement proche du voisin cubain se heurte au parti travailliste jamaïcain d’Edward Seaga soutenu par les Etats-Unis. Les gangs politiques se livrent des batailles rangées dans les ghettos de Kingston. Au milieu de ce chaos, Bob Marley propose un concert gratuit intitulé Smile Jamaica. Deux jours avant, il réchappe à une fusillade déclenchée à son domicile par six hommes armés. Blessé à la poitrine et au bras, il assure quand même le concert devant 80 000 personnes. Quelques jours plus tard, il part en exil à Londres pour un an et demi.
- Blessure fatale au football
En mai 1977, Bob Marley se blesse à l’orteil lors d’un match de foot disputé à l’hôtel Hilton de Paris contre des journalistes à l’occasion de la tournée de promotion de son album Exodus. Malgré les soins prodigués, la lésion ne guérit pas. Il porte des cellules cancéreuses, mais refuse l’amputation qui lui sauverait la vie. Il décède à Miami, le 11 mai 1981, un jour après l’élection à la présidence de la République de François Mitterrand.
- Retour triomphal
Bob Marley revient d’exil pour donner à Kingston le One Love Peace Concert, le 22 avril 1978, dans l’espoir de mettre fin à la guerre civile en Jamaïque. Lors de ce concert, Marley joint les mains des deux opposants politiques Michael Manley et Edward Seaga. Quelques semaines plus tard, les violences politiques reprennent. Ce n’est qu’après les funérailles nationales de Bob Marley que les deux chefs de parti se rencontrent en personne pour se serrer la main.
- Apôtre du panafricanisme
L’année 1978 est également marquée par la sortie du titre Africa Unite. Bob Marley exprime son souhait de voir le continent s’unir. Prônant le retour des Caribéens en Afrique, il s’y rend pour la première fois cette même année. Après un passage au Kenya, il découvre l’Ethiopie ravagée par la guerre. Il sera particulièrement choqué en découvrant que Haïlé Sélassié, mort en disgrâce en 1975, a été inhumé dans une tombe anonyme.
- Marley chez Bongo
En 1979, Pascaline Bongo, la fille du président du Gabon, s’envole aux Etats-Unis pour assister à un concert de Bob Marley. Elle rencontre son idole. Son père qui ne lui refuse rien invite le chanteur jamaïcain à donner un concert à Libreville en 1980. La légende dit que ce n’est qu’à son arrivée que Bob Marley apprend que le pays est sous la férule d’un dictateur et qu’il est trop tard pour annuler.
- Au Zimbabwe pour l’indépendance
Dans le cadre des fêtes de l’Indépendance du Zimbabwe du 18 avril 1980, Bob Marley donne un concert à Harare. Il est interrompu après vingt minutes. Des milliers de paysans et de soldats révolutionnaires qui espèrent assister au concert tentent d’enfoncer les grilles du stade Rufaro. La police réplique par des tirs de grenade lacrymogène. Les spectateurs, dont le premier ministre Robert Mugabe et le Prince Charles, quittent le stade dans la plus grande confusion. Ils reviendront le lendemain pour un concert qui se déroulera dans le calme.