Une étude menée par l’équipe du Dr Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) affilié à l’Université de Montréal, a permis de découvrir une nouvelle approche de traitement des sténoses valvulaires aortiques, soit l’administration d’un médicament qui empêcherait la progression de la détérioration des valves et pourrait même faire régresser la maladie.
Caractérisée par un rétrécissement de l’ouverture de la valve aortique et affectant environ 150 000 personnes au Canada, la sténose valvulaire aortique est la maladie des valves du coeur la plus répandue dans les pays occidentaux. Les résultats de l’étude ont d’ailleurs été publiés dans le journal scientifique British Journal of Pharmacology le 15 juillet dernier. L’étude menée auprès de souris souffrant de sténose valvulaire aortique a démontré que ces dernières pouvaient être soignées grâce à l’administration d’un traitement basé sur l’élévation du HDL (high-density lipoproteins), couramment appelé “bon cholestérol”. Ce traitement permettrait ainsi une amélioration du rétrécissement des valves aortiques et mettrait un frein aux complications majeures de la sténose valvulaire aortique, dont la nécessité d’une chirurgie cardiaque, l’insuffisance cardiaque et la mort subite.
“Ces résultats sont extrêmement encourageants, car ils nous permettent d’espérer qu’un tel traitement soit administré aux personnes souffrant de sténose valvulaire aortique, représentant ainsi une toute nouvelle option de traitement, voire même à éviter la chirurgie à coeur ouvert nécessaire pour remplacer les valves endommagées par la sténose, a souligné le Dr Jean-Claude Tardif. Ce traitement pourrait être la solution de rechange à une procédure actuellement complexe, risquée et très invasive pour les patients.” La chirurgie de remplacement de la valve se trouve à être l’option de traitement actuelle – 13 000 chirurgies sont pratiquées en moyenne chaque année au Canada.
Surtout répandue chez les personnes âgées de plus de 65 ans, la sténose valvulaire aortique peut également toucher les personnes qui ont un surpoids ou une alimentation riche en gras, et celles diabétiques. “Avec le vieillissement de la population et les données alarmantes sur le surpoids, le diabète, le mode de vie et l’alimentation de la population en général, cette maladie représente un problème de santé majeur” a souligné le Dr Tardif.
L’étude a été réalisée avec des souris ayant reçu un régime enrichi en cholestérol jusqu’à ce qu’une sténose valvulaire aortique ait été détectée par échocardiographie (système d’imagerie médicale utilisé chez l’homme). Les animaux ont ensuite été répartis en deux groupes: un groupe témoin avec injections de solution neutre et un groupe traité par injections du médicament basé sur l’élévation du bon cholestérol (peptide mimétique de l’apo-A-I) pendant deux semaines. Les résultats ont été particulièrement intéressants puisqu’après seulement 28 jours de traitement, l’ouverture de la valve aortique était améliorée dans le groupe traité comparativement au groupe témoin. De même, l’épaisseur de la paroi aortique était réduite dans le groupe traité par rapport aux témoins. L’analyse microscopique a aussi révélé que l’étendue des lésions de cicatrisation (collagène) des valves était significativement moins importante chez les traités que chez les témoins.
Source: Techno sciences