Lyon sur le chemin du retour en Ligue des champions
Mardi 30 juillet, l’Olympique lyonnais a entamé une nouvelle ère. Privé l’an passé de Ligue des champions pour la première fois depuis onze ans, Lyon s’est d’abord favorablement positionné pour retrouver les joies d’une qualification dans la reine des compétitions de clubs en battant le Grasshopper Zurich (1-0) au troisième tour préliminaire aller. Dans une semaine, en Suisse, au match retour, les Rhodaniens devront confirmer cette victoire, obtenue grâce au but du défenseur serbe Milan Bisevac, puis franchir encore un dernier tour de barrage pour rejoindre la phase de poules.
Plus tôt dans l’après-midi, le bouclage financier du grand stade de l’OL a été annoncé en grande pompe en présence de Pierre Moscovici, le ministre de l’économie et des finances. Mercredi 31 juillet, le chantier devrait enfin démarrer avec la pose de la première pierre, après six ans de péripéties et de bisbilles juridiques.
Soumis à une cure d’austérité drastique, provoquée par des pertes de 19 millions d’euros, quatrième exercice déficitaire consécutif – 35 millions d’euros en 2010, 28 millions d’euros en 2011 et en 2012 –, l’OL connaît l’importance d’une participation à la très lucrative Ligue des champions. En effet, entre les saisons 2011-2012 et 2012-2013, les droits de télévision et de marketing ont chuté de 28,5 %, soit une somme d’environ 20 millions d’euros.
GROS SALAIRES SUR LE DÉPART
Les sueurs froides n’ont pas épargné le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, lorsque les Suisses, très bien entrés dans la partie, ont frappé deux fois les montants du but du gardien franco-portugais Anthony Lopes, par Michael Lang (16e minute de jeu) et Shkelzen Gashi (24e). “Ce ne sera un bon résultat que si l’on se qualifie au retour. Nous ne sommes qu’à la mi-temps d’un match de Coupe d’Europe. Maintenant, quand on n’encaisse pas de but à domicile, c’est très important”, s’est satisfait l’entraîneur Rémi Garde.
A l’image de ses deux seules recrues de l’été, l’ex-joueur de Valenciennes Gaël Danic, acheté 800 000 euros, et le latéral droit portugais Miguel Lopes, arrivé en prêt, Lyon poursuit sa politique d’économies en s’appuyant sur son centre de formation et en poussant les gros salaires au départ. Cela ne se fait pas sans heurts puisque le meilleur buteur de la saison dernière, l’international tricolore Bafétimbi Gomis, s’accroche toujours à la dernière saison de son contrat malgré la guerre d’usure déclenchée par Jean-Michel Aulas.
L’EURO 2016 DANS LE VISEUR
Critiqué dans les médias ces dernières semaines, dépassé par les fonds illimités du PSG et de Monaco, le président de l’OL peut apparemment compter sur le soutien du gouvernement socialiste. “On voit des clubs avec des émirs ou des oligarques. Il est important de se doter de structures qui résistent à ce type d’investissements, explique Pierre Moscovici. C’est un jour important pour le rayonnement de cette région, mais aussi pour l’emploi, puisque 2 500 emplois, directs et indirects, découlent de ce projet.”
Le futur stade est financé à hauteur de 260 millions sur fonds propres par l’OL, son président Jean-Michel Aulas, Vinci et Jérôme Seydoux, et pour 136,5 millions par des crédits bancaires. Mais l’enceinte de 58 000 places, qui devrait accueillir l’Euro 2016, organisé par la France, coûte également au contribuable à hauteur de 164 millions d’euros d’infrastructures routières et de transports en commun. Un effort que justifie le sénateur et maire de Lyon, Gérard Collomb : “Pour nous, ce stade est très important en termes d’emploi, mais aussi d’image.”
Source : Lemonde