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5 choses à savoir absolument sur la pilule du lendemain

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Effets indésirables, risque de stérilité, délais d’utilisation… Beaucoup de rumeurs circulent sur la pilule du lendemain. Le Figaro fait le point sur le vrai du faux.

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1. Ce n’est pas un avortement

Contrairement aux médicaments abortifs, qui visent à interrompre une grossesse en cours, la contraception d’urgence a pour objectif d’empêcher la fécondation de l’ovule par un spermatozoïde. En général, il existe deux types de pilules du lendemain: Norlévo et EllaOne, en vente libre en pharmacie.

Chacune contient une hormone: pour la première, il s’agit du lévonorgestrel; la seconde, EllaOne, a pour principe actif l’acétate d’ulipristal. En bloquant la croissance du follicule ovarien (ovule en formation dans l’ovaire), l’une comme l’autre sont capables de retarder le moment de l’ovulation. Ainsi, les spermatozoïdes en attente dans les trompes ne rencontrent aucun ovule à féconder.

Ces pilules sont inefficaces une fois que l’œuf fécondé s’est implanté dans l’utérus et que la nidation a commencé: elles ne peuvent agir qu’en amont d’une grossesse. À ce titre, ce ne sont donc pas des médicaments abortifs. En revanche, EllaOne pourrait diminuer les chances de nidation de l’œuf dans l’utérus.

2. On peut prendre la pilule du lendemain jusqu’à trois ou cinq jours après un rapport non protégé

Contrairement à ce que son nom indique, la «pilule du lendemain» peut être prise au-delà des 24 heures suivant le rapport non protégé. Selon le type de pilules, le délai est différent: jusqu’à trois jours pour Norlévo et cinq jours pour EllaOne. Il est toutefois préférable de la prendre le plus tôt possible car elle est d’autant plus efficace.

3. La pilule du lendemain ne rend pas stérile

A l’instar de la pilule «classique», la contraception d’urgence n’a aucun impact négatif sur la fertilité, elle n’augmente pas le risque de faire une fausse couche spontanée ou une grossesse extra-utérine à l’avenir.

4. La prendre trop souvent n’est pas mauvais pour la santé

La contraception d’urgence peut être utilisée autant de fois que nécessaire pour éviter une grossesse non désirée, sans que cela ne pose problème. Des effets indésirables peuvent survenir, mais ils sont rares, modérés et disparaissent généralement sous 24 heures. Il peut s’agir de troubles des règles (règles en avance ou en retard, petits saignements répétés, règles abondantes), de nausées (entre 25% et 50% des femmes en souffrent), de maux de tête (une sur six), de douleurs abdominales basses, de fatigue ou encore de tension dans les seins.

Par ailleurs, la contraception d’urgence n’augmente pas le risque de thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire), comme c’est le cas des pilules oestroprogestatives, en particulier celles de troisième et quatrième générations. En effet, les pilules du lendemain ne contiennent pas d’œstrogène, une hormone qui peut modifier certains paramètres de la coagulation sanguine.

Selon les critères établis par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), «il n’y a aucune situation dans laquelle les risques d’utiliser la contraception d’urgence sont supérieurs à ses bénéfices». Ainsi, les femmes ayant un antécédent de grossesse extra-utérine, une maladie cardiovasculaire, des migraines, une pathologie du foie ou qui allaitent peuvent prendre la pilule du lendemain.

5. Les pilules du lendemain ne sont pas efficaces à 100%

La contraception d’urgence n’est jamais efficace à 100%, même si elle prise très rapidement après le rapport non protégé. Norvélo affiche une efficacité de 98% quand elle est prise dans les 12 heures suivant le rapport. Pour EllaOne, ce taux est de 85% quand sa prise intervient sous 3 jours. Pour l’une comme pour l’autre, l’efficacité décroît avec le temps. Ainsi, il passe à 58% pour Norvélo quand la prise a lieu entre le deuxième et le troisième jour suivant après le rapport, et à 61% pour EllaOne entre 2 et 5 jours après.

À noter que jusqu’aux prochaines règles, il est important d’utiliser un préservatif car la contraception d’urgence ne protège pas du risque de grossesse jusqu’à la fin du cycle. Si la contraception d’urgence fait suite à un oubli de pilule, cette dernière doit être continuée jusqu’à la fin de la plaquette mais elle peut avoir une efficacité réduite. Là aussi, mieux vaut donc utiliser des préservatifs.

Compte tenu de la fiabilité relative de la contraception d’urgence, il est recommandé de faire un test de grossesse trois semaines après la date du rapport non protégé. Il faut également rappeler que la contraception d’urgence dépanne mais ne remplace pas une contraception régulière. Et surtout, elle ne protège pas des infections sexuellement transmissibles.

Il existe un autre mode de contraception d’urgence, les dispositifs intra-utérins (stérilets) au cuivre, qui sont efficaces à 99% quand ils sont posés dans les 5 jours suivant le rapport. Leur pose nécessite une consultation chez un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme.