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5 idées reçues sur le sexe à oublier

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Dans son nouvel ouvrage Une sexualité à soi , la gynécologue-obstétricienne féministe Laura Berlingo milite pour une sexualité libérée des normes et des injonctions. L’occasion pour elle de casser ces 5 idées reçues sur le sexe qui peuvent peser lourd.

Le sexe = pénétration

Cette vision phallocentrée et hétérocentrée du rapport sexuel est de plus en plus remise en cause. « Quand on dit sexe = pénétration, on pense à la pénétration d’un pénis dans un vagin, et plus loin que ça, la pénétration d’un pénis dans un vagin jusqu’à éjaculation. Imaginer ça, c’est vraiment avoir une vision très hétérosexuelle du rapport, mais aussi reproductrice, car l’éjaculation sert à la fécondation et à faire des enfants. C’est une vision qui existe de la sexualité, il y a des gens qui font ça et qui en sont très heureux. Mais il y a aussi plein d’autres manières de faire de la sexualité », explique Laura Berlingo. 

Ne pas atteindre l’orgasme veut dire que le rapport n’est pas satisfaisant

« Je trouve ça un peu dommage de penser ça. Le sexe, ça sert à quoi ? Ça sert à se faire plaisir. Est-ce que se faire plaisir, ça doit aller jusqu’à l’orgasme ? Il y a plein de manières de jouir dans la vie. Il y a plein de manières de jouir dans le sexe, en dehors du sexe… Est-ce que ça doit vraiment contenir un orgasme, avec tout ce qu’on met dans la force d’un orgasme, qui est quand même vecteur d’une grande pression et d’une grande anxiété aussi ? Peut-être qu’on pourrait se dire que le sexe, c’est juste là pour se faire plaisir, si on en a envie, et puis d’ailleurs, que ce n’est pas obligatoire le sexe pour jouir par ailleurs. »

Tous les orgasmes sont clitoridiens

Depuis quelques années, le clitoris, cet organe entièrement dédié au plaisir aux 8000 terminaisons nerveuses, prend enfin la place qu’il méritait dans l’éducation sexuelle, au point de devenir un symbole pop. Mais attention à ne pas céder à la dérive du « tout clitoridien », rappelle la gynécologue. 

La fréquence des rapports sexuels est le baromètre du couple

« C’est une vision un peu ancienne de dire qu’avoir des rapports sexuels réguliers, ça voudrait dire qu’un couple est en ‘bonne santé’. Je pense qu’avant tout, un couple c’est deux personnes qui décident de faire des choses ensemble. Ces choses, ça peut être aller au cinéma, manger, ou vieillir ensemble, faire des enfants… Chacun décide ce qu’il veut avec son ou sa partenaire. Ainsi, la sexualité n’est pas toujours ce qui soude le couple, qui peut partager d’autres centres d’intérêts, plus essentiels à ses yeux.

Le consentement, c‘est dire oui

Le consentement mutuel des partenaires est indispensable pour qu’un rapport sexuel se déroule bien et soit respectueux de chacun·e. Le non, c’est non. Mais le oui, est-ce toujours oui ? Où se trouve la limite du consentement sexuel ? Pour Laura Berlingo, il faut être très prudent·e avec le consentement, et toujours le penser à travers le prisme des rapports de domination. « On peut se retrouver à dire oui par amour, ou parce qu’il y a des contraintes économiques, financières, symboliques, des contraintes d’âge, des contraintes qui échappent en fait à un réel consentement. Donc moi je dis, attention avec cette politique du consentement, on peut en arriver à dire oui, alors qu’on pense non. »

Avec  aufeminin