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Repenser l’enseignement supérieur

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Le président Faure Gnassingbé a donné jeudi le coup d’envoi de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Togo. Une initiative du Conseil présidentiel pour l’enseignement supérieur.

‘Le monde d’aujourd’hui étant dominé par la montée en puissance de la société du savoir, nous devons tous nous mobiliser afin que l’université togolaise de demain que nous avons la responsabilité historique de façonner, soit une source de progrès et de liberté mais aussi le prolongement de notre quête ardente de modernité’, a déclaré le chef de l’Etat lors de son intervention.

Pour M. Gnassingbé, la concertation nationale s’inscrit dans cette dynamique. Il n’a pas dissimulé les difficultés auxquelles sont confrontées les deux grandes universités du pays, celle de Lomé et de Kara.

‘Malgré les efforts importants consentis par l’Etat ainsi que les partenaires au développement, nos universités sont aujourd’hui confrontées à d’énormes contraintes. Ces contraintes sont connues de tous’, a-t-il souligné.

Et justement, la réunion du jour est une nouveauté fondamentale : elle doit marquer une rupture et un nouveau départ afin de créer les conditions d’une dynamique dans la manière de penser l’enseignement supérieur au Togo.

Source : Republicoftogo

 

Voici l’intervention du président togolais

Je voudrais  adresser à mon tour, mes cordiales  salutations à tous les participants et en particulier aux membres des délégations du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. Je tiens à vous remercier chers amis d’avoir fait le déplacement de Lomé, pour partager avec nous  votre riche expérience en matière de gestion des défis de l’enseignement supérieur. 

Le monde d’aujourd’hui étant  dominé par la montée en puissance de la société du savoir, nous devons tous nous mobiliser afin que l’université togolaise de demain que nous avons la responsabilité historique de façonner, soit une source de progrès et de liberté mais aussi le prolongement de notre quête ardente de modernité. 

La concertation nationale qui s’ouvre ce jour s’inscrit résolument dans cette dynamique. Elle est d’autant plus importante à mes yeux qu’elle comporte des enjeux qui sont étroitement liés à la construction d’un Togo émergent. Il n’y a pas aujourd’hui de plus grand défi que celui de  la formation des compétences capables de s’engager activement et avec conviction, dans les voies que nous avons choisies pour consolider notre marche vers le développement économique et social.

J’attache un grand prix au succès de la rencontre qui commence ce jour, car elle nous donne une occasion unique de nous poser les bonnes questions, notamment sur les rapports que l’université togolaise doit entretenir avec la réalité du monde d’aujourd’hui et les défis de l’avenir qui est déjà à nos portes.  

Au moment où nous nous apprêtons à repenser l’enseignement supérieur au Togo dans ses fondements et dans toute sa globalité, je voudrais m’associer à l’hommage qui est rendu à tous ceux qui ont œuvré pour que notre pays puisse ouvrir les portes de la première  université nationale au début des années 70, soit une décennie seulement après son accession à l’indépendance. 

Cette démarche a été salutaire. Elle a permis au Togo naissant  de former sur son propre sol, une première génération de jeunes cadres qui ont pris diverses responsabilités dans la construction de notre jeune nation. Je voudrais en particulier rendre hommage à tous ceux qui ont partagé cette vision et  ont mis leur génie et leur savoir-faire au service de la patrie, en participant à l’essor d’un système d’enseignement supérieur de qualité au Togo.

Nous ne dirons jamais assez merci aux enseignants-chercheurs, notamment les plus anciens qui ont souvent sacrifié une meilleure carrière sous d’autres cieux ; qu’ils trouvent tous ici l’expression de notre hommage pour l’œuvre accomplie.

Distingués invités, 

Mesdames et Messieurs,

Depuis la création de la première université nationale au Togo, plus de quatre décennies se sont écoulées. Nos universités ont pris durant cette période, toute la mesure de la mission qui leur a été assignée. 

Elles ont donné tout ce qu’elles pouvaient donner. Mais aujourd’hui  la donne a beaucoup changé, à tous les niveaux.

Malgré les efforts importants consentis par l’Etat ainsi que les partenaires au développement, nos universités sont aujourd’hui confrontées à d’énormes contraintes. Ces contraintes sont connues de tous. D’ailleurs, le devenir de l’enseignement  supérieur est un agenda commun à toutes les nations, même si le degré des pressions et des urgences peut varier considérablement. 

Chez nous, le rythme de croissance de l’offre dans les différentes composantes de l’enseignement supérieur n’a pas toujours suivi celui de la demande. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le nombre d’étudiants dépasse largement les capacités d’accueil des infrastructures de formation, de recherche, d’hébergement, de restauration et de transport.

Le contexte régional et mondial de compétition dans lequel nous vivons aujourd’hui nous oblige toutefois à ne pas nous laisser choir, ni dans le pessimisme ni dans le défaitisme. 

L’université étant la pointe avancée de notre intelligence collective, nous devons tout mettre en œuvre pour son redressement. Je voudrais le redire une fois encore, c’est une responsabilité collective !

Les mutations profondes de l’environnement politique, économique et social dans lequel évolue aujourd’hui l’enseignement supérieur exigent  des réformes de grande envergure. 

Il nous appartient donc de mesurer le chemin parcouru, d’analyser sans aucune complaisance  les faiblesses qui minent  notre système d’enseignement supérieur. De nombreux travaux, d’excellente qualité, ont déjà mis en évidence ces faiblesses.  Des solutions  pertinentes ont été proposées. Il s’agit à présent de les traduire en stratégies d’actions, afin que l’enseignement supérieur devienne un vecteur de développement de notre pays dans toutes ses dimensions. 

Dans ce domaine, toute réforme porteuse doit être basée sur une réelle prise de conscience collective  de l’utilité économique et sociale  des formations de haut niveau. Et pour être utiles, ces formations de haut niveau doivent s’intégrer dans des projets pédagogiques novateurs, en phase avec nos réalités et notre quête d’un Togo moderne et plus prospère.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

L’institution universitaire est un gisement inépuisable et toujours renouvelé de ressources humaines. Elle a déjà montré sa capacité à se mobiliser pour opérer les changements indispensables, notamment à travers la mise en œuvre de la réforme LMD.  

Aujourd’hui, il faut  oser aller plus loin, et  rompre radicalement avec le passé.  Il faut assigner à notre enseignement supérieur de nouvelles finalités, plus conformes aux exigences de l’heure, telles qu’elles nous sont imposées par l’environnement globalisé où l’économie du savoir est désormais au cœur de tous les enjeux géostratégiques. 

Il est également fondamental de prendre en considération l’engagement de notre pays dans le processus d’intégration en cours dans notre sous-région et au-delà. Nous faisons partie d’un tout régionalisé, globalisé et notre offre en matière d’enseignement supérieur doit gagner le pari de la cohérence et de la complémentarité avec les autres. La symbiose avec les autres est une condition de notre succès.

Mais la nouveauté fondamentale de la rencontre qui s’ouvre aujourd’hui se trouve dans la mission même qui lui est dévolue : elle doit impérativement marquer une rupture et un nouveau départ  afin de créer les conditions d’une nouvelle dynamique, plus propice à l’essor d’une nouvelle échelle de valeurs dans la manière de penser l’enseignement supérieur au Togo.

A cet égard, j’ai noté avec un grand intérêt la très grande pertinence des axes thématiques qui seront au cœur de vos travaux. 

La reconfiguration de notre système d’enseignement supérieur et de recherche est assurément une tâche ardue.  Mais cette tâche est exaltante. Je sais que vous y consacrerez toute votre énergie et votre savoir-faire. 

La haute portée de la mission qui vous est confiée exige toutefois que  vous preniez en considération certains éléments qui me paraissent indispensables pour sa pleine réalisation.

Comme l’ont montré les expériences récentes des pays émergents, une étroite corrélation doit être en permanence établie entre enseignement supérieur  et développement.  L’enseignement supérieur et la recherche doivent en effet épouser les priorités de la politique de développement du gouvernement. Ils doivent notamment tenir compte des grands axes de la Stratégie de croissance accélérée pour l’emploi qui guidera notre action durant les prochaines années.

Nous devons en tout état de cause, renoncer définitivement au modèle de l’université publique de masse qui ne valorise pas assez les filières professionnalisantes.  La nouvelle université togolaise  doit avoir pour vocation de former des acteurs responsables, capables de répondre à des degrés divers à l’impératif de développement de leur pays. Elle doit être capable de former des entrepreneurs, des créateurs d’emplois et des porteurs de projets pour eux-mêmes et pour leur pays.

Face à l’accroissement exponentiel des effectifs des étudiants, nous devons innover. Il nous faut créer de nouvelles alternatives pour une meilleure  régulation et une gestion maîtrisée des effectifs, en mettant l’accent sur un meilleur équilibre des offres de formation ainsi qu’une nouvelle configuration de la carte universitaire du pays.

Mais comme chacun le sait, toute réforme digne de ce nom exige des ressources. Dans ce domaine, les contraintes sont nombreuses, mais l’horizon est loin d’être bouché.

Nous ne devons pas faire d’emblée l’impasse sur la capacité de mobilisation des ressources internes auprès du secteur  privé national. 

Faut-il le faire en ayant recours aux incitations fiscales pour encourager les opérateurs économiques à investir davantage dans l’enseignement supérieur ? Les pistes de réflexion ne manquent pas et la formule des partenariats privé-public ouvrent de larges perspectives.

Il est en tout cas temps de cesser de faire une fixation sur l’Etat, comme seul pourvoyeur de ressources pour l’essor d’un enseignement supérieur de qualité.

Les universités ne doivent plus dépendre exclusivement des allocations budgétaires de l’Etat pour leur fonctionnement. Il est en effet impérieux que les universités gagnent davantage en autonomie en explorant des sources alternatives de financement.

La même ambition pour sortir l’enseignement supérieur de sa situation actuelle concerne aussi la recherche scientifique. 

La recherche scientifique doit sortir des sentiers battus et s’affirmer comme la source nourricière de la formation. Elle doit surtout prendre en compte les préoccupations de la société togolaise en devenant un instrument privilégié pour l’innovation et pour des actions hardies en vue du développement économique et social. La recherche est un investissement pour la nation. Ses résultats ne doivent pas restés confinés dans le secret des laboratoires. Bien au contraire, ils doivent irriguer toute la vie sociale, en contribuant à l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens, notamment dans les domaines essentiels tels que la santé, l’agriculture, l’accès à l’eau potable, etc. 

C’est de sa capacité à apporter des réponses aux demandes sociales que l’on juge de la pertinence de la recherche, de son aptitude à jouer pleinement son rôle de vecteur de progrès et de  croissance économique. 

L’innovation par la recherche ne doit toutefois pas être le seul apanage des universités publiques. Il est vivement souhaitable que les institutions privées d’enseignement supérieur jouent pleinement leur rôle en prenant toutes les dispositions pour libérer tout leur potentiel, notamment à travers la valorisation et la diversification de leurs offres de formation. C’est seulement ainsi qu’elles seront en mesure de générer, dans le respect des procédures en vigueur, de nouveaux centres d’intérêt, dans une logique de complémentarité, avec les universités publiques.

Le secteur privé a un rôle important à jouer  dans le renforcement et le rayonnement de notre enseignement supérieur. Je souhaite qu’il s’y engage plus activement par des partenariats opérationnels et mutuellement avantageux avec les universités publiques.

Permettez-moi de  m’adresser à présent  à nos chers étudiantes et étudiants.

Les efforts que le Gouvernement déploie pour doter notre pays d’un système d’enseignement supérieur de qualité visent avant tout à ouvrir des nouveaux horizons pour la jeunesse. Il va sans dire que ces efforts ne peuvent porter leurs fruits que dans un climat apaisé. 

Mais je sais que la culture du débat et de la contestation est une donnée constante  du monde estudiantin, quel que soit le pays considéré. L’effervescence est inhérente à la vie universitaire  car l’université est un incubateur d’idées nouvelles. 

Cela ne doit pas pour autant transformer les campus universitaires en champs de luttes  politiciennes. 

Je souhaite vivement que les batailles rangées, la politisation de la vie universitaire appartiennent définitivement à un passé révolu. 

Chaque étudiante togolaise et chaque étudiant togolais doit être une semence pour l’avenir. Il appartient à chacune et chacun d’entre vous de cultiver chaque jour les valeurs qui feront demain de vous des cadres compétents, responsables et fiers de servir leur patrie.

Pour sa part, le Gouvernement restera constamment à l’écoute des préoccupations du monde estudiantin. Il continuera à tout mettre à œuvre pour contribuer dans la mesure de ses moyens à la  réussite de nos jeunes étudiants, qui est aussi notre réussite. Leur succès est notre succès. En retour, je souhaite  que le sens du  dialogue et  de la concertation soit préservé quelle que soit la situation afin que nous puissions bâtir ensemble l’université de demain. L’université togolaise de demain tiendra pleinement ses promesses si parvenons à l’asseoir sur une véritable charte de l’excellence qui liera toutes les parties prenantes. Ce nouveau contrat sera le gage  d’un meilleur devenir pour notre cher pays le Togo. 

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Distingués invités,

Chers participants,

Comme il vous est loisible de le constater, les défis qui nous attendent sont si immenses que je vous engage à donner le meilleur de vous-mêmes afin que les idées  qui germeront de vos débats puissent déboucher sur une feuille de route pragmatique.

Nous avons besoin de ce nouveau cadre stratégique pour faire émerger un enseignement supérieur apte soutenir et à prolonger notre combat pour l’essor d’un Togo nouveau, plus moderne et plus prospère. 

C’est sur cette note d’espérance que je déclare ouverts les travaux de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Togo, auxquels je souhaite le plus grand succès.

 

Sécurité routière : les contrevenants s’exposeront à de fortes amendes

Cette fois, le gouvernement a décidé de frapper fort en matière de sécurité routière. Trois projets de décrets, adoptés mercredi en conseil des ministres, prévoient de rendre obligatoire le port de la ceinture de sécurité, celui du casque pour les cyclomotoristes et leur passager ; enfin il sera interdit de téléphoner au volant ou en moto. Les contrevenants s’exposeront à de fortes amendes.

S’agissant des engins à deux routes, leur vente sera conditionnée par la fourniture d’un casque homologué.

Le port du casque est théoriquement obligatoire depuis de longues années au Togo, mais cette mesure n’a jamais été respectée, ni vraiment appliquée.

Ces dispositions sont contenues dans le nouveau code de la route adopté en juin de cette année.

Entre le 1er janvier et le 30 septembre, on a dénombré 516 tués sur les routes togolaises et 6.345 blessés.