Idée d’entreprise : culture de l’ail, récoltez 7 millions après 6 mois
Utilisé pour les sauces les salades, l’ail est aussi très utile pour le corps. Il peut en plus, constituer une source de revenus considérable pour le planteur.
L’ail ou allium sativum est une plante appartenant à la famille des Liliacées. Originaire du continent asiatique, cette plante qui produit un précieux bulbe est entrée dans la consommation depuis des millénaires du fait de ses valeurs nutritives, sanitaires, phytosanitaires et même spirituelles. Il est cultivable dans les région de savanes. Voici son itinéraire technique.
Préparation du sol et choix de la variété
Le sol devant accueillir la culture de l’ail doit être léger, bien drainé, riche en matière organique et posséder une bonne capacité de rétention des éléments nutritifs ainsi que de l’humidité. Les sols lourds ne sont pas recommandés puisqu’ils ont tendance à durcir lors des périodes sèches et à limiter l’expansion des bulbes qui prennent une forme irrégulière. La préparation du sol consiste à rendre le sol friable et à l’amender en matière organique. C’est pourquoi il convient de faire un labour approprié à 15 cm de profondeur pour casser toutes les mottes de terre et débarrasser le sol de tout ce qui peut constituer un obstacle (caillou, roches, bois, etc.). Après cela, il faudrait ajouter au sol de l’engrais biologique comme le vital plus granulé à raison de 6 sac de 25 kg (au prix de 8 à 10 000F cfa le sac de 25 kg), puis niveler ou herser le sol si possible. Il faut choisir des variétés d’ail tropicales qui n’ont pas un besoin de froid important. En Afrique subsaharienne, il est recommandé de prendre les variétés « Egypte 5 » ou encore le type « Jamaïque ». L’idéal, c’est d’avoir des bulbes de calibre supérieur à 45 mm et des poids moyens de caïeux ou gousses à planter supérieurs à 4 grammes. L’égoussage se fait manuellement, juste avant la plantation. Choisir, pour la plantation les gousses saines et bien formées et éliminer systématiquement celles qui sont blessées ou plus petites.
Plantation des caïeux
En zone tropicale, la plantation de gousses peut se faire en début d’année, de préférence entre les mois de mars et d’avril, peu avant la saison des pluies. Pour éviter le développement des nématodes, on peut associer la culture de l’ail à celle de la pomme de terre ou le faire après. Mais il faut éviter de faire suivre deux cultures de la même famille que l’ail (échalote, oignons, poireau, etc.). De même, l’ail ne doit pas revenir sur le même terrain avant 4 à 5 ans. Sur 10 m², planter entre 700 g et 1 kg de caïeux, soit une centaine de caïeux selon la variété et le poids de ces derniers. Entre deux lignes, prévoir 20 cm et entre deux caïeux 10 cm. la profondeur de plantation conseillée ne doit pas dépasser 5 cm. L’ail a besoin d’azote, de potassium et de phosphore. Faire donc un apport d’engrais NPK plusieurs fois pendant la croissance des plantes. Mais on peut utiliser de l’engrais biologique qui est plus approprié pour une production optimale. Le Vital plus liquide à la dose d’un litre à l’hectare peut faire l’affaire (10 à 15 000 F le litre).
Entretien et protection phytosanitaire
Une irrigation régulière est importante tout au long de la saison de végétation, car l’ail est sensible au manque d’eau surtout au moment de la formation du bulbe. Procéder à l’arrosage de préférence le matin afin de laisser le temps au feuillage de sécher avant la tombée de la nuit. Les irrigations doivent cesser à l’approche de la récolte afin de réduire le risque de détérioration des bulbes et d’apparition de tâches sur les feuilles extérieures formant la gaine du bulbe. En cas de menaces sur la culture, utiliser des insecticides et des fongicides à base de cuivre. L’un des problèmes de l’ail c’est qu’il résiste mal à la concurrence de mauvaises herbes. Il est donc impératif de désherber. Pour cela, il faut biner régulièrement tout en faisant attention à la base racinaire qui est très fragile car superficiel. Le mieux c’est de faire un paillage (recouvrir le sol de paille pour éviter de faire pousser les mauvaises herbes) en lieu et place du binage.
Récolte et Commercialisation
La récolte ne se fait qu’après le jaunissement des feuilles. Selon les variétés, l’ail arrive à maturité entre 18 semaines (4,5 mois) et 27 semaines (5,5 mois) après la plantation. Attention, la surmaturité provoque l’éclatement des têtes d’ail, devenant alors non commercialisables. En condition biologique, le rendement de l’ail est de 5 kg pour 10 m² de terre cultivable, soit 5 tonnes à l’ha. L’ail s’écoule aisément sur tous les marchés de gros et détail à Lomé. Sa commercialisation ne devrait donc pas rencontrer d’obstacle. Sur le marché, le carton d’ail de 10 kg est vendu autour de 15000, tandis que le kg est vendu au détail à 2 000F CFA. Avec un prix de 1 500 le Kg en gros, le paysan peut réaliser une recette globale de 7 500 000 F CFA, duquel il doit déduire un investissement estimé à 550.000 Frs Cfa.