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À 9 ans, elle a une âme de révolutionnaire et de défenseur des droits de l’homme

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Pas facile, pour une petite fille de 9 ans, de se retrouver dans un tel tourbillon médiatique. Même si Harper Nielsen maintient ses opinions pendant l’interview donnée à 9news ce jeudi 13 septembre, on décèle chez cette enfant australienne une pointe de retenue et de peur. Comme si elle savait que ses propos pouvait susciter la polémique.

La petite Harper Nielsen

Que lui reproche-t-on? Lors d’une cérémonie dans son école, Harper a décidé de ne pas se lever pour chanter l’hymne nationale australien. Remarquée par les médias et citée par des politiques, la fillette est au cœur d’un débat houleux dans son pays.

Dans une interview donnée à 9news, Harper explique son attitude face à l‘Advance Australia Fair (“Avance Belle et Juste Australie”). Et la maturité de sa réponse étonne: “C’est irrespectueux auprès des Aborigènes d’Australie. Quand l’hymne dit ‘avance belle et jeune Australie’, le terme ‘avance’ s’adresse aux blancs”. Et elle poursuit: “Quand l’hymne dit ‘Nous sommes jeunes’, elle méprise et ignore complètement les Aborigènes d’Australie qui étaient là avant nous depuis 50.000 ans.”

Une identité nationale à fleur de peau

Quand on sait que la population aborigène ne représente plus que 2% de la population australienne, a une moins bonne espérance de vie, et possède un taux de moralité infantile deux fois supérieur au reste du pays, on est en droit de se dire que la petite Harper a touché un point sensible. Dans un pay où la sensibilité patriotique est à fleur de peau, cette déclaration a évidemment fait l’effet d’une bombe, et tous les politiques sont montés au créneau.

Parmi les différentes réactions, la plus virulente d’entre elles a été celle de la controversée Pauline Hanson. La sénatrice très à droite et aux prises de positions radicales a publié une vidéo sur son compte Twitter critiquant vertement les positions de l’enfant. “C’est à propos de qui nous sommes, en tant que nation… Et là nous avons une enfant à qui on a lavé le cerveau, et je vais vous dire, je lui botterais les fesses…”, dit-elle dans la vidéo ci-dessous.

Les parents accusés d’instrumentalisation

L’ancien premier ministre australien Tony Abbott a lui aussi réagi, plus modérément. Il appelle Harper “à suivre les règles. C’est juste une question de bonnes manières”.

Et les parents dans tout ça? Il soutiennent leur fille dans les médias mais sont accusés d’instrumentaliser leur Harper à des fins politiques. Les opposants s’étonnent de voir une petite fille de neuf ans tenir un discours aussi construit concernant l’histoire du pays, et accusent ses parents de la manipuler.

“Incroyablement fier”

Dans une interview donnée à CNN, le père d’Harper Nielsen, Mark révèle que même s’il a reçu beaucoup de mails de soutien, beaucoup de messages de haine et d’insultes lui sont aussi parvenus.

Malgré tout, le père se dit “stupéfait par la capacité de sa fille à voir les choses qui sont mauvaises et d’avoir la force d’essayer de les rendre justes. Je n’ai pas cette capacité, donc voir une personne si jeune le faire est éblouissant, je suis juste incroyablement fier”. Mais il reste ouvert à la critique: “Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. L’appeler ‘sale gosse’ sans même l’avoir rencontrée semble juste un peu faible d’esprit. Mais je le dis encore, je défends leur droit de dire ce qu’ils ressentent.”

Pour faire taire les rumeurs, la Kenmore South State School, où est scolarisée Harper, a publié un communiqué dans lequel elle dément avoir voulu renvoyer la fillette.