A cause de la note de Moody’s, le Sénégal aura du mal à trouver de l’argent ; explication

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Crédits photo : TV5Monde

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L’agence de notation américaine Moody’s a diminué la note souveraine du Sénégal de Ba3 à Caa, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le président Diomaye Faye.

Son ministre des Finances et du Budget a aussitôt réagi ce samedi 11 octobre pour réfuter la note. Les explications.

Pourquoi la note de Moody’s inquiète le Sénégal ? explication simple

L’agence de notation Moody’s évalue la capacité des États et des entreprises à rembourser leurs dettes. Son influence sur les marchés financiers est importante, car ses notations orientent les décisions d’investissement et peuvent influencer les taux d’emprunt.

Pour mieux comprendre, imaginons une personne qui possède une belle maison et une voiture. La banque acceptera plus facilement de lui prêter un million, car elle estime qu’il pourra rembourser sans difficulté.

En revanche, une personne qui se présente à la banque avec un simple vélo inspire moins confiance. La banque aura peur qu’elle ne soit pas en mesure de rembourser et refusera probablement de lui accorder le prêt.

Pour un pays, la situation est plus complexe. On ne peut pas juger sa capacité de remboursement simplement en observant des signes extérieurs comme pour une personne physique.

Les investisseurs se basent alors sur les analyses d’agences de notation comme Moody’s, qui évaluent les finances publiques, la stabilité économique et la capacité d’un pays à honorer ses engagements.

Ces agences utilisent des barèmes précis. Dans le cas de Moody’s, la notation va de Aaa (la meilleure note) à C (le défaut de paiement).

Malheureusement, le Sénégal vient d’être classé dans la catégorie C, ce qui signifie une baisse de confiance des investisseurs.

Cette situation est mal perçue par les autorités, qui ont pourtant mis en œuvre plusieurs réformes pour renforcer la stabilité économique et attirer davantage d’investisseurs.

Une telle note pourrait en effet ralentir le financement de plusieurs grands projets du pays. C’est pourquoi le Ministère des Finances et du Budget du Sénégal a réagi ce 11 octobre 2025.

La réaction du ministre des Finances et du Budget

Dans son communiqué, le ministre des Finances et du Budget a souligné que « cette action, qui abaisse la note de crédit du Sénégal de B3 à Caa1 tout en maintenant une perspective inchangée, repose sur des hypothèses spéculatives, subjectives et biaisées ».

« Elle ne reflète ni la réalité des fondamentaux économiques du pays, ni les mesures de politiques publiques mises en œuvre pour consolider la stabilité budgétaire et renforcer la soutenabilité de la dette.

Au premier rang de ces réformes figure le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), déjà mis en cours d’exécution, notamment à travers l’adoption par l’Assemblée nationale des révisions du Code général des impôts et d’un nouveau Code des investissements.

De telles initiatives hasardeuses, fondées sur des justifications partielles, prématurées et des sources non dévoilées, viennent confirmer la ligne de conduite douteuse de Moody’s envers le Sénégal depuis plusieurs mois.

Le Sénégal réaffirme sa détermination à poursuivre des politiques économiques responsables, rigoureuses et transparentes, en parfaite cohérence avec le respect de tous ses engagements et ses objectifs de développement.

Il appelle Moody’s à davantage de rigueur, d’objectivité et de responsabilité dans ses analyses, en privilégiant des critères tangibles et des dates de publication ne laissant pas de doutes sur les intentions réelles derrière sa précipitation.

La robustesse des fondamentaux du Sénégal se manifeste à travers :

  •  la mobilisation réussie de financements diversifiés, illustrée par les importantes levées de fonds sur le marché régional et par l’élargissement continu de la base de partenaires financiers, incluant des banques commerciales internationales ;

 

  • une exécution budgétaire maîtrisée, conforme aux objectifs fixés par les autorités en matière de discipline et de consolidation des finances publiques, avec, à fin juin 2025, un déficit de 588 milliards FCFA et un taux d’exécution des recettes de 50 %, en ligne avec l’objectif de déficit de 7,8 % du PIB en 2025 et ouvrant la voie à l’atteinte de l’objectif de 5,0 % du PIB en 2026 ;

 

  • des perspectives de croissance économique dynamique, portées par les réformes structurelles en cours, le développement du secteur énergétique et l’amélioration continue du climat des affaires, renforcées par l’adoption récente du nouveau Code des investissements.

Le Sénégal demeure confiant dans la solidité de son économie et invite les partenaires et investisseurs à apprécier la situation réelle du pays sur la base d’informations fiables, d’analyses équilibrées et de faits objectifs », a indiqué le communiqué du Ministère des Finances et du Budget.

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