À l’ONU, Bassirou Diomaye Faye passe à l’attaque contre…

ONU Bassirou Diomaye Faye

Crédits photo : Agence de Presse Sénégalaise

Facebook
Twitter
WhatsApp

Bassirou Diomaye Faye charge à l’ONU. Le président sénégalais a en effet dénoncé ce mercredi 24 septembre 2025 la gouvernance mondiale actuelle devant la 80e Assemblée générale des Nations Unies à New York. Sa cible : un système politique et économique qu’il juge obsolète et injuste pour l’Afrique.

L’Organisation des Nations Unies ne peut « occulter l’impératif de procéder à des réformes sur la gouvernance politique, économique et financière mondiale », a martelé le chef de l’État. Son ton tranche avec la diplomatie feutrée habituelle. Faye attaque de front un establishment international vieux de huit décennies.

Bref, Dakar refuse l’immobilisme. Le président de 44 ans réclame une « représentation plus juste et plus équitable » de l’Afrique au Conseil de sécurité, instance suprême de l’ONU dominée par les puissances historiques.

Le Consensus d’Ezulwini comme bouclier

Le Sénégal renouvelle son « soutien » au Consensus d’Ezulwini, adopté en 2005 dans cette région touristique de l’Eswatini.

Les dirigeants africains y revendiquent deux sièges permanents avec droit de véto et deux sièges non-permanents supplémentaires au Conseil de sécurité.

Selon une source diplomatique présente à la séance que rapporte Senenews, Faye a qualifié la situation actuelle « d’injustice historique » faite au continent africain.

Et pour cause, l’institution onusienne compte aujourd’hui 193 États membres contre 51 à sa création en 1945, mais l’architecture du pouvoir demeure inchangée.

La révolution démographique mondiale justifierait cette réforme. L’Afrique représente désormais plus de 27% des pays membres de l’ONU, mais ne dispose d’aucun siège permanent au Conseil de sécurité. Un paradoxe arithmétique qui irrite les capitales africaines.

L’économie mondiale dans le viseur de Bassirou Diomaye Faye à l’ONU

Le président sénégalais vise aussi le système financier international. Il plaide pour « l’élaboration d’un cadre fiscal mondial équitable, afin que l’impôt soit payé là où la richesse est produite ». Une attaque directe contre l’évasion fiscale des multinationales.

« L’aide publique n’est pas la solution », affirme-t-il, privilégiant « l’accès au crédit dans des conditions soutenables ». Sa position rompt avec la rhétorique traditionnelle africaine axée sur l’assistance occidentale. Enfin, presque.

Faye évoque l’Engagement de Séville, conclu lors de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, tenue du 30 juin au 3 juillet 2025. Cette conférence avait débouché sur un pacte pour l’avenir et des objectifs de développement durable, visant un accès élargi aux services essentiels.

Le jeune président termine sa charge par un appel. « Il est temps d’instaurer une gouvernance économique et financière mondiale plus juste et plus inclusive », conclut-il. Message reçu à New York.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp