Le Togo a transformé la tribune de l’ONU en cours de géographie en cette fin du mois de septembre 2025.
En effet, le ministre des Affaires Étrangères du Togo, Robert Dussey brandissait ce vendredi une carte du monde pour dénoncer une injustice vieille de cinq siècles. Sa cible : la projection Mercator qui rapetisse systématiquement l’Afrique.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
L’Afrique s’étend sur 30,3 millions de kilomètres carrés. Le continent représente un cinquième des terres émergées de la planète et abrite 1,4 milliard d’habitants. Pourtant, Gérard Mercator l’a condamnée à paraître aussi grande que le Groenland, île de 2,2 millions de kilomètres carrés seulement.

« La taille de l’Afrique ici est minimisée intentionnellement. Elle est minuscule, de la même taille que le Groenland ou la Russie, et pourtant c’est faux », martèle le ministre des Affaires étrangères togolais devant l’Assemblée générale.
Cette distorsion dépasse la simple erreur technique. Elle façonne les représentations mentales depuis des générations d’écoliers européens et américains, habitués à voir leur continent grossi aux dépens de l’Afrique.
Togo à l’ONU : Une bataille symbolique aux enjeux réels
Le ministre togolais énumère les pays qui rentrent dans les contours africains : États-Unis, Russie, Inde, France, Grande-Bretagne, Chine. L’énumération frappe par sa simplicité mais révèle l’ampleur de la déformation cartographique héritée de l’époque coloniale.
La campagne « Correct the map » veut imposer des projections plus fidèles à la réalité. Peters, Gall-Peters, Robinson : ces techniques alternatives restituent à l’Afrique ses dimensions véritables mais peinent à s’imposer dans l’enseignement mondial.
Robert Dussey appelle l’ONU et l’Union africaine à soutenir cette « décolonisation géographique ».