
« On va les déshabiller dans la rue » : la formule de frank Paauw résume bien le Projet du commissaire en chef de la police de Rotterdam.
Il entend, explique-t-il, s’en prendre aux «boefjes», les petits délinquants qui paradent dans les rues de la ville au volant de voitures un peu trop voyantes, portent des vêtements de luxe et des Rolex dorées. Ou, parfois, ont dans les poches de leur parka quelques milliers d’euros alors qu’ils ne paient pas d’impôts, n’ont pas de travail déclaré ou ont «oublié» de régler des amendes.
Comment vont s’y prendre les agents spécialement formés pour appliquer cette «méthode antifrimeurs», comme l’ont vite baptisée les journalistes?

En interrogeant les jeunes suspects, potentiels dealers de drogue, «lover boys» qui séduisent des jeunes femmes, avant de les contraindre à se prostituer, ou membres des cercles de jeu clandestins, explique le chef de la police.
S’ils ne peuvent pas prouver qu’ils ont acquis leurs biens de manière licite, ceux-ci seront confisqués, en l’attente d’une décision de justice. Et les personnes appréhendées seront peut-être expédiées derrière les barreaux avec une inculpation pour blanchiment d’argent, indique-t-il.
Imaginé par un membre de la police de proximité, le projet a été négocié par la police avec le parquet de la Ville. Il systématise et étend les pouvoirs dont disposent déjà les policiers néerlandais depuis 2002 et qui leur ont permis de saisir, en 2016, quelques 400 millions d’euros de biens divers.
Outre le commissaire Paauw, l’initiative paraît séduire les habitants de Delfshaven, l’un des quartiers chauds de la ville, où des boefjes ont l’habitude de déambuler.