Le Mali, membre de l’AES, vient de supprimer de son programme scolaire l’enseignement d’une partie de l’histoire de France. Nouveau pied de nez à l’hexagone.
Concrètement, Bamako ne veut plus de la Révolution française de 1789 dans ses programmes scolaires. La décision, prise jeudi, concerne les classes de neuvième année ou de 4e. Elle porte la mention « très urgent ».
Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Boubacar Dembélé, a signé une note adressée aux directeurs des Académies d’Enseignement.

Le document ordonne de « prendre sans délai des mesures urgentes et nécessaires pour suspendre l’enseignement en Histoire de la leçon sur La Révolution Française de 1789 ». L’AIB a confirmé l’authenticité de cette circulaire auprès de sources maliennes.
Aucune explication n’accompagne cette mesure. Le texte se contente d’exiger « le respect strict des termes de la présente ».
Boubacar Dembélé prévient : « Toute disposition contraire me contraindrait à prendre les mesures qui s’imposent ». La formulation reste sèche, administrative.
Cette suppression intervient alors que le Mali fait partie de l’Alliance des États du Sahel (AES). Il faut savoir que les pays de l’organisation ont tous tourné le dos à Paris.
Ainsi, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les trois pays membres de l’alliance, affichent une volonté de rupture avec les anciennes puissances coloniales.
Pire, les tensions entre Bamako et Paris se sont multipliées ces dernières années. L’armée française a quitté le territoire malien en 2022 après neuf ans de présence.
Les autorités maliennes ont ensuite demandé le retrait de la Mission de l’ONU en 2023. Le pays s’est rapproché de la Russie pour sa sécurité. Bref, les relations diplomatiques se sont détériorées.
La Révolution française figurait au programme d’histoire depuis des décennies. Aujourd’hui ce n’est plus le cas.
Les deux autres pays de l’AES pourraient suivre cette voie. Et pour cause, les trois nations cherchent à construire une identité commune, détachée de l’héritage colonial français.
L’alliance a même dévoilé un nouveau drapeau en mars 2025 et mis en place des mesures pour approfondir son intégration.