Le constructeur Renault a annoncé, lundi 24 février, qu’il se constituait partie civile dans le cadre de l’enquête judiciaire en France pour abus de biens sociaux visant son ex-patron Carlos Ghosn. L’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan est soupçonné d’avoir organisé deux soirées d’ordre privé au Château de Versailles, en échange d’une convention de mécénat signée entre la marque au losange et l’établissement qui gère le château.
« La société Renault SAS se réserve (…) la possibilité de solliciter des dommages et intérêts en fonction de l’issue des investigations en cours », a écrit Renault dans un communiqué.
Une information judiciaire a été confiée à plusieurs juges d’instruction du pôle économique et financier du tribunal de Nanterre en région parisienne. Elle a notamment été ouverte “pour abus de biens sociaux, abus de confiance aggravés, faux et usage de faux, blanchiment aggravé” pour des faits commis entre 2009 et 2020, avait annoncé jeudi le parquet.
La justice s’intéresse à une première fête, organisée le 9 mars 2014 à Versailles, d’avoir eu lieu en l’honneur des 60 ans du patron déchu et non pour célébrer les quinze ans de l’alliance Renault-Nissan. Les images de cette soirée fastueuse à 530 000 euros avec musiciens, figurants en costumes d’époque et feu d’artifice, avaient fait polémique lorsqu’elles avaient été révélées par le site de L’Obs.
L’autre soirée dans le viseur de la justice est la location du Grand Trianon, dans le parc du château, pour l’organisation en octobre 2016 de son mariage avec Carole Ghosn, une prestation évaluée à 50 000 euros.
Dans une procédure distincte, Carlos Ghosn réclame à son ancien employeur le versement d’une indemnité de départ à la retraite de 250 000 euros. « Quand on voit qu’il y a un litige portant sur des fonds dus par Renault à Carlos Ghosn, on peut se dire que c’est un peu peut-être une façon de rééquilibrer les choses, la réponse du berger à la bergère. Est-ce que c’est pour autant prouvé ? On verra », a réagi l’avocat de l’ex-patron de Renault, Jean-Yves Le Borgne, contacté par l’AFP.
Avec Franceinfo