Ce mardi 8 septembre, la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a demandé à Moscou l’ouverture d’une enquête « indépendante », sans pour autant prétendre que la Russie serait coupable.
Cette annonce intervient alors que l’opposant russe, Alexeï Navalny, est sorti du coma, sans que les médecins allemands ne sachent quelles seront les séquelles de son empoisonnement au Novichok.
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Le Novichok n’est pas n’importe quel poison, rappelle la Haut-Commissaire Michelle Bachelet dans un communiqué affirmant que s’en « procurer » n’a rien d’évident. Un proche d’Alexeï Navalny estime qu’utiliser cet agent neurotoxique revient d’ailleurs à laisser un autographe sur la scène du crime : celui du Kremlin.

La Haut-Commissaire, par la voix de son porte-parole Rupert Colville, ne va pas toutefois jusque-là. « Avant d’être empoisonné, Alexeï Navalny a été régulièrement harcelé, arrêté et agressé, par les autorités russes ou par des inconnus. L’État aurait clairement dû le protéger, même s’il était une épine dans le pied du gouvernement, dit-il.
Comme le dit la Haut-Commissaire, on ne peut tout simplement pas nier le fait qu’Alexeï Navalny a été empoisonné. Comme on ne peut pas nier que cette tentative d’assassinat doit faire l’objet d’une sérieuse enquête indépendante, impartiale et transparente. »
Dans sa déclaration, la Haut-Commissaire se dit « profondément inquiétée » par « le nombre de cas d’empoisonnement ou d’autres formes d’assassinat ciblé de citoyens ou ex-citoyens russes, en Russie ou ailleurs » ces dernières années.
Ces cas d’empoisonnement concernent notamment Sergueï Skripal, Alexandre Litvinenko, Boris Nemtsov et Anna Politovskaïa. L’échec récurrent de la justice russe à condamner les coupables de ces crimes est difficilement justifiable, déplore encore Michèle Bachelet.