L’affaire Pegasus d’espionnage de militants, journalistes et opposants du monde entier impliquant une entreprise israélienne est « complètement inacceptable » si elle est avérée, a affirmé lundi la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.
« Cela doit être vérifié », mais si c’est vrai « c’est complètement inacceptable », a déclaré la responsable à des journalistes à Prague.
« La liberté de la presse est une valeur centrale de l’Union européenne »
« La liberté de la presse est une valeur centrale de l’Union européenne », a affirmé Ursula Von der Leyen, qui présentait dans la capitale tchèque un plan de 7 milliards d’euros pour aider le pays à affronter la crise sanitaire.
Selon une enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise.
Sur cette liste figure le numéro du journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document, ainsi que ceux de correspondants étrangers de plusieurs médias dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El Pais ou l’AFP.
Récupérer les messages, photos, contacts et écouter les appels
Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire.
NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.
L’analyse menée par le consortium a localisé de nombreux numéros au Maroc, en Arabie saoudite ou au Mexique.
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