George Weah. Un nom qui ne passe pas inaperçu, tant au Cameroun, en France, ou en Italie, où l’homme a fait les beaux jours de grands clubs de football comme le Tonnerre de Yaoundé, le club du Rocher, l’AS Monaco, le Paris Saint Germain, l’Olympique de Marseille et l’AC Milan, pour ne citer que ces prestigieuses équipes.
Unique ballon d’or africain et premier joueur non européen à remporter, en 1995, à 29 ans, ce trophée décerné au meilleur footballeur du Vieux continent, George Manneh Oppong Weah est également, le premier et seul ancien footballeur, pour l’instant en tout cas, élu président de la république.
Reconnu pour sa courtoisie légendaire, le chef de l’Etat libérien, passait presque incognito, sauf sur le gazon vert où le virtuose savait tout faire avec un ballon, surtout, marquer des buts. «Il était humble, simple, quoiqu’il fut le meilleur joueur de l’équipe», se rappelait encore, le Professeur Essomba Eyenga, président du club qui a fait la gloire du Cameroun sur l’échiquier continental il y a quelques décennies.
De George Weah, ceux qui l’ont connu et côtoyé, comme coéquipier ou voisin de quartier, n’en disent que du bien. Même, ses adversaires à qui ils donnait le tournis sur le terrain, ne disent pas le contraire. En somme, «Mister George», c’était l’homme au contact facile et qui savait conjuguer, comme nul autre, l’expression se faire discret, à tous les temps. Même président, George Weah descendait encore sur le terrain, comme un simple footballeur, pour caresser le ballon rond, toujours animé de ce bel esprit d’équipe.
Mais, à l’instar de ces enfants et proches de dirigeants, pour qui le statut de «fils de président» est un passe-droit naturel, et même le sésame de tous les abus, George Weah Junior s’est donné pour sport favori, de jouer dans la cour, non des grands, mais des hors-la-loi.
Dans cette discipline où il excelle, en organisant, selon nos confrères de RFI, des fêtes en pleines crise et restrictions sanitaires, l’enfant du président libérien ne se fixe aucune limite. Quitte à s’acquitter, régulièrement, des contraventions qu’imposent ses écarts.
Mieux, il brandit toujours son passeport diplomatique suite à ses interpellations par les Forces de l’ordre. Sauf que, contrairement aux fois précédentes, le coutumier du viol des gestes barrière, depuis le premier confinement, a été, ce 2 février, interpellé et même arrêté pour «outrage» et «rébellion», et convoqué ce jeudi 4 février au commissariat.
Certes, les poursuites n’iront peut-être pas bien loin, le garçon n’étant pas n’importe qui, et l’affaire ne constitue point, une première dans l’histoire de ces «enfants de président qui se croient tout permis. Dans certains pays africains, pour ne pas dire la plupart, ces rejetons, persuadés d’être des intouchables parce que sortis de la cuisse de Jupiter ne s’interdisent rien. Ils sont même protégés par des fonctionnaires zélés, prêts à tout pour rester dans les bonnes grâces du «chef». Parfois, pour ne pas dire souvent, ils sont à l’origine des pires scandales, que ce soit dans les mœurs, et même en politique ou dans les affaires nationales, où, en principe, ils n’ont rien à faire.
Tout est dans leurs mains, et malheur à celui qui leur refusera, ou empêchera un de leurs protégés, d’avoir un marché public, même sans avoir soumissionné. George Weah Junior ne fait donc que perpétuer des impairs, qui non seulement sont impunis, parce que perpétrés par le fils du président, mais qui valent parfois à des citoyens lambda, la descente aux enfers, organisée par une justice aux ordres.
Combien les frasques d’un Teodoro Nguema Obiang Mangue dit Teodorin, n’ont-elles défrayé la chronique, que ce soit en France, ou dans sa Guinée équatoriale natale, dirigée d’une main de fer par son père? Que dire du buzz, récemment créé sur les réseaux sociaux, par les images du fils de l’ancien président malien, Karim Keïta, qui festoyait avec ses amis, en bonne compagnie, dans un pays européen ? La liste est loin d’être exhaustive, car, ces hommes ou femmes, qui n’ont, en tout et pour tout mérite, que celui d’être des «enfants de…», sont bien nombreux, et ne se fixent la moindre ligne Maginot. Question : arrive-t-il aux parents de recadrer ces enfants présidentiels qui se donnent tous les droits ? Ainsi va l’Afrique, au nom du père, et du fils !