De faux médicaments contre le paludisme et des antibiotiques falsifiées sont en vente au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, a alerté la NAFDAC ce mercredi 17 septembre 2025 sur X
En effet, l’Agence nationale pour l’alimentation et le contrôle des médicaments (NAFDAC) a lancé, le 10 septembre 2025, une alerte publique concernant la mise en vente au Nigeria de deux produits falsifiés et de qualité inférieure : ARTEMETRIN DS (Artemether/Lumefantrine) et CIPROFIT 500 (Ciprofloxacine).
Ces médicaments, censés être fabriqués par deux laboratoires basés à Enugu (A.C. Drugs Ltd et Impact Pharmaceutical Ltd), ont été testés en laboratoire.



Risque d’inefficacité de l’ARTEMETRIN DS à traiter le paludisme
Selon les résultats, l’ARTEMETRIN DS contrefait ne contient que 59,2 % d’artéméther et 71,2 % de luméfantrine. L’alerte de la NAFDAC indiquent que ces pourcentages se trouvent en dessous des normes de 90 à 110 %.
L’artéméther et la luméfantrine sont utilisés dans le traitement du paludisme, une maladie qui touche près de 250 millions de personnes en Afrique, selon un rapport de 2024 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon l’institution onusienne, les décès liés au paludisme en Afrique surviennent plus au Nigeria (30,9 %), en RDC (11,3 %), au Niger (5,9 %) et en Tanzanie (4,3 %).
Par ailleurs, l’OMS souligne que la région ouest africaine en majorité francophone, représente 48 % des cas de paludisme et 52 % des décès dus au paludisme dans le monde. Pourtant, cette zone ne représente que 10 % de la population mondiale exposée au risque de paludisme.
Dans ce contexte, l’ARTEMETRIN DS pourrait se vendre comme des petits pains au Nigeria et dans les pays voisins d’Afrique de l’Ouest.
Tout comme l’ARTEMETRIN DS, le CIPROFIT 500 pourrait être inefficace. Elle ne contient que 5,7 % de ciprofloxacine.
Les risques des faux médicaments contre le paludisme selon la NAFDAC
La NAFDAC alerte sur les risques graves associés à ces produits. Ces risques peuvent être l’échec thérapeutique, le développement de résistances antimicrobiennes et les complications de santé pouvant mettre en danger les patients.
Elle appelle les distributeurs, fournisseurs, professionnels de santé et consommateurs à cesser immédiatement toute distribution ou utilisation, et à rapporter les lots détenus au bureau NAFDAC le plus proche.
Des opérations de surveillance et de retrait du marché ont été lancées à l’échelle nationale.
La NAFDAC invite également le public à signaler tout médicament suspect via son numéro gratuit (0800-162-3322), par courriel ([email protected]), ou à travers la plateforme d’e-reporting disponible sur son site internet et l’application mobile Med-Safety.
L’alerte a été transmise au Système mondial de surveillance et de suivi (GSMS) de l’OMS. L’agence nigériane réaffirme ainsi sa vigilance face au commerce de médicaments contrefaits, un fléau majeur de santé publique.