L’Afrique du Sud est sous le choc après le suicide d’une jeune lycéenne, à la suite de faits de harcèlement scolaire.
Dans une série de vidéos diffusées après qu’elle a mis fin à ses jours, on la voit être violemment frappée par une autre élève, sous le regard de plusieurs camarades impassibles. Une enquête a été lancée pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort, à l’origine d’une vague d’indignation et de mobilisation contre les intimidations à l’école et en ligne.
Lufuno Mavhunga, lycéenne de 15 ans dans la ville de Thohoyandou (nord-est) est décédée le lundi 12 avril suite à une overdose de médicaments. Cette prise de médicaments ferait suite, selon le témoignage de membres de sa famille, à des faits de harcèlement scolaire qu’elle aurait subi le jour-même dans le lycée Mbilwi.
Dans une vidéo filmée plus tôt le jour de sa mort et diffusée sur les réseaux sociaux, on voit l’adolescente violemment frappée par une autre sous le regard d’autres lycéens en uniforme. Nous n’en diffusons que des captures d’écran, étant donné son caractère choquant.
On distingue l’un d’eux, filmant avec son téléphone, et d’autres observant la scène. En fond sonore, des adolescents semblent encourager celle qui frappe Lufuno Mavhunga et ricanent. À la fin de la vidéo, on voit une lycéenne s’avancer et tenter de s’interposer.
Une autre vidéo montre Lufuno Mavhunga en train de marcher aux côtés d’une autre adolescente. La personne qui filme la suit, entourée d’autres lycéens non visibles. Plusieurs d’entre eux se moquent de la jeune fille en riant.
C’est ce climat pesant qui aurait poussé l’adolescente au suicide, selon le témoignage détaillé de son frère, publié par le journal Sunday Times, qui précise qu’elle pensait avoir raté un examen ce jour-là à cause du harcèlement qu’elle avait subi.
“Je lui ai demandé ce qu’il s’était passé et elle m’a dit que personne n’avait essayé de l’aider. Quand je l’ai appelée, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas parler et qu’elle pensait qu’elle avait échoué [à son examen] et que l’école ne l’avait pas aidée. Le principal avait été informé du souci mais ne s’était pas occupé du problème”.
Suite à la diffusion de ces vidéos, le hashtag #JusticeForLufuno a largement circulé sur les réseaux sociaux pour appeler à une punition des coupables et à la mise en place de mesures fortes contre le harcèlement scolaire.