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Afrique du Sud : la retransmission d’un procès pour viol divise la communauté

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Un procès pour viol télévisé en Afrique du Sud a provoqué une vive réaction de la part du public après qu’un témoin – qui affirme avoir été violée par son pasteur dès l’âge de 14 ans – a été soumis à un long et parfois agressif contre-interrogatoire par l’avocat représentant un télévangéliste nigérian de 60 ans.

L’accusé

L’accusé, Timothy Omotoso, dément cette accusation de viol et clame son innocence.

Au cours du week-end, l’église de M. Omotoso, dans la ville côtière de Port Elizabeth, a été forcée de fermer ses portes après qu’une foule en colère ait assiégé le bâtiment.

Un journal paraissant le dimanche a rapporté que la jeune femme qui avait témoigné contre lui – Cheryl Zondi, (aujourd’hui une étudiante de 22 ans) – avait été menacée de mort avant le procès.

C’est la première affaire de viol importante à être diffusée en direct dans un pays où plus de 100 viols sont signalés chaque jour à la police.


Ce procès a suscité un vif intérêt et soulevé des interrogations sur les droits des victimes, l’impartialité et la question de savoir si l’utilisation de caméras de télévision dans les salles d’audience est le meilleur moyen de rendre justice.

La petite-fille de l’icône anti-apartheid de Nelson Mandela, Ndileka Mandela – qui a déclaré en 2017 qu’elle avait été violée par un ancien petit ami – est l’une des nombreuses femmes sud-africaines qui ont exprimé leur soutien à Mme Zondi, reliant sa douloureuse expérience au mouvement mondial #MeToo.

Mme Mandela a fait valoir que le traitement réservé à l’étudiante pendant trois jours à la barre a contribué à expliquer pourquoi tant de victimes de viols gardent le silence dans un pays où les niveaux de violence sexuelle sont notoirement élevés.

“Je ressens vraiment de la douleur pour cette jeune femme et je suis si fière de voir à quel point elle a été courageuse à la barre “, a déclaré Mme Mandela au Sunday Times d’Afrique du Sud.

Omotoso et deux coaccusées, de l’église Jesus Dominion International, basée au Cap-Oriental en Afrique du Sud, font face à 97 accusations, allant de l’agression sexuelle au viol en passant par la traite des personnes.

Ils nient en bloc toutes les accusations.