En Afrique du Sud, dans les townships de la ville du Cap, de nombreux membres de la communauté “coloured” (autrement dit la population métisse du pays) présentent une caractéristique physique assez déroutante : un trou à la place des dents de devant, que ces derniers n’hésitent pas à arborer avec fierté.
“C’était très douloureux mais cela en valait la peine”
Loin d’être lié à la mauvaise hygiène dentaire de la population, ce trait particulièrement visible est en fait le résultat d’une mode issue de la tradition locale communément le “sourire des Cape Flats”, du nom d’une banlieue du Cap, précise Franceinfo. Elle est née il y a bien longtemps chez les esclaves sud-africains qui avaient recours à cette modification physique pour identifier leur ethnie.
Et nombreux sont ceux qui ont suivi la tendance… pour se sentir plus séduisants. “Je les ai enlevées moi-même pour suivre la mode. C’était très douloureux mais cela en valait la peine. J’ai l’air plus cool maintenant. Mon grand-père a fait pareil pour siffler plus fort, quand il part en mer”, se remémore ainsi Samuel, 31 ans.
Rites de gangster et baisers langoureux
Mais tous ne partagent pas cet avis. Comme Geraldine, âgée de 23 ans seulement et déjà édentée pour le reste de ses jours : “J’avais douze ans quand j’ai demandé au dentiste de me retirer les quatre dents de devant. J’ai dit que c’était parce que le froid me faisait mal mais c’était pour faire comme tout le monde. C’est la plus grande erreur de ma vie”, regrette ainsi la jeune femme.
Et même chez les principaux concernés, les explications de cette tradition restent floues. Pour certains, il s’agit du résultat de l’influence des gangs, très présents dans la région. Pour d’autres, la motivation est le plaisir apporté… lors d’un baiser. Car le “passion gap” (“gouffre de la passion”), comme l’appellent certains Sud-Africains, permettrait des baisers encore plus langoureux… Voilà qui laisse songeur !
Avec GENT SIDE