Le Fonds Monétaire International (FMI) maintient ses prévisions pour l’Algérie. Une croissance du PIB de 3,4% en 2025, soutenue par la stabilisation de la production pétrolière après l’assouplissement des réductions de l’OPEP+, confirme ObservAlgérie.
Les perspectives à court terme demeurent globalement positives. L’activité hors hydrocarbures affiche un dynamisme porté par l’investissement public et la consommation. L’inflation continue de reculer après le pic de 2023.
Mais le tableau s’assombrit sur les finances publiques. Le déficit budgétaire a bondi de 5,5% du PIB en 2023 à 13,9% en 2024, soit plus du double, révèle La Sentinelle. Cette dégradation résulte de la baisse des recettes d’hydrocarbures et de la hausse des salaires et des dépenses d’investissement.

Bref, l’État algérien dépense plus qu’il ne gagne. Sans mesures énergiques, les déficits à deux chiffres prévus pour 2025-2026 risquent de mettre à rude épreuve le secteur bancaire. Ils pourraient également évincer le crédit au secteur privé et augmenter le recours aux mécanismes de financement monétaire non conventionnels.
Le compte courant bascule également dans le rouge. Après un excédent de 1,3% du PIB en 2024, la balance courante devrait enregistrer un déficit de 0,8% en 2025. L’évolution découle de la baisse des exportations, qui reculeraient de 61,1 à 60,3 milliards de dollars.
L’institution de Washington tire la sonnette d’alarme. « La stabilisation de la trajectoire de la dette d’ici 2028 nécessitera une consolidation budgétaire immédiate et plus ambitieuse », prévient le Fonds. Cet effort est chiffré à des mesures d’assainissement supplémentaires de l’ordre de 5% du PIB entre 2025 et 2028.
Les recommandations touchent plusieurs domaines. Rationalisation des dépenses inefficaces, augmentation des recettes non liées aux hydrocarbures, renforcement de la gestion des finances publiques. Le FMI salue néanmoins les progrès réalisés grâce à la numérisation du recouvrement des impôts et la budgétisation par programme.
Enfin, l’institution plaide pour une plus grande flexibilité du taux de change. Les réserves de change restent conséquentes à 67,8 milliards de dollars, soit l’équivalent de 14 mois d’importations. Mais les déséquilibres actuels appellent des ajustements rapides pour préserver la stabilité macroéconomique.