Algérie : le pays a trouvé la solution pour son avenir énergétique

Algérie

Crédits photo : Pixabay

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L’Algérie mise désormais sur le gaz de schiste pour son avenir énergétique La décision n’a rien d’anodin. Les gisements historiques du pays vieillissent. Le président de l’Agence nationale des hydrocarbures, Samir Bekhti, l’a confirmé lors de l’African Energy Week. Les ressources non conventionnelles deviennent la priorité.

Les chiffres donnent le vertige. Plus de 700 000 milliards de pieds cubes de gaz techniquement récupérables dorment dans les sept bassins du Sahara. Le pays se classe ainsi parmi les trois premières réserves mondiales. Pourtant, cette richesse reste sous terre depuis des décennies. En 2014, les autorités prévoyaient un démarrage pour 2022. Bref, rien n’est venu.

Cette fois, le contexte diffère. La guerre en Ukraine a rebattu les cartes du marché gazier européen. L’Algérie veut consolider sa position de fournisseur fiable, face à une demande qui se recompose. Sonatrach, la compagnie nationale, y voit la parade pour maintenir ses exportations quand les gisements conventionnels déclineront.

Une première campagne d’adjudication de périmètres d’exploration est programmée au premier semestre 2026. Reste à savoir si des licences spécifiques au schiste seront attribuées. L’État algérien avance prudemment. Il sait que l’exploitation de cette ressource soulève des questions épineuses. L’extraction nécessite des quantités d’eau considérables. Or le pays souffre d’un climat semi-aride. Les nappes phréatiques du sud algérien sont fragiles.

L’acceptabilité sociale représente un autre obstacle. En 2015, des manifestations avaient éclaté dans le bassin de Timimoun, au sud-ouest. Les habitants craignaient la contamination des sols et des eaux. Le gouvernement avait alors mis le projet en sommeil. Aujourd’hui, les autorités savent que toute relance devra s’accompagner de garanties environnementales solides.

La rentabilité reste à prouver. La fracturation hydraulique coûte cher. Elle exige des technologies de pointe que l’Algérie ne maîtrise pas seule. Le pays devra attirer des partenaires étrangers, adapter sa fiscalité, stabiliser son environnement d’investissement. Enfin, développer des capacités locales de forage et de traitement.

Le schiste pourrait devenir le nouveau moteur d’une industrie gazière vieillissante. À condition que l’État parvienne à concilier les impératifs économiques, sociaux et environnementaux. Le pari est lancé. Les prochains mois diront si Alger saura transformer ce potentiel géologique en réalité industrielle.

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