Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, le dimanche 13 mars, l’interdiction de l’exportation de plusieurs produits de consommation, dont la matière première est importée par le pays. La mesure a été annoncée à l’issue de la réunion du conseil des ministres.
« Sur proposition conjointe des ministres de l’Agriculture et du Commerce, le Président de la République a ordonné l’interdiction de l’exportation de tous les produits de consommation importés par l’Algérie, tels que le sucre, les pâtes, l’huile, la semoule, et tous les dérivés du blé », a indiqué un communiqué de la Présidence algérienne rendu public en fin de journée.
Le chef de l’Etat algérien a demandé également la criminalisation de l’exportation de ces produits. Il a chargé, à cet effet, selon le même document, le ministre de la Justice de préparer « un projet de loi incriminant l’exportation des denrées qui ne sont pas produites localement », en la qualifiant « d’un acte de sabotage de l’économie nationale ».
Parallèlement à ces décisions, le Président Tebboune, selon le même communiqué, a plaidé en faveur de « l’encouragement des agriculteurs qui approvisionnent le stock stratégique de l’Etat en blé dur et tendre ainsi que des céréales, et cela à travers diverses mesures incitatives, notamment un soutien sous forme de prêts, d’engrais et d’autres avantages ».
Ces décisions interviennent dans un contexte marqué par une forte tension sur certains produits de consommation, la hausse des prix et des pénuries répétitives de quelques produits. Le marché de l’huile de table a été très perturbé depuis le mois de décembre 2021, en raison, notamment, de la baisse de la production.
Cette crise a été suivie par la hausse des prix des pâtes alimentaires qui ont connu une majoration de plus de 50%. Depuis quelques jours, l’Algérie connaît une tension sur la semoule, alors que les autorités assurent que le produit est disponible. L’interdiction de l’exportation de ces produits vise, visiblement, à éviter les pénuries et s’assurer d’un approvisionnement suffisant du marché.
Le gouvernement algérien a pointé du doigt, il y a quelques mois, “les spéculateurs qui stockent les marchandises en vue de créer la pénurie”. Il a même fait voter une loi prévoyant de lourdes condamnations, allant jusqu’à 30 ans de prison, contre les mis en cause.