Andy Jassy va prendre les commandes opérationnelles d’Amazon le 5 juillet, a indiqué le mercredi 26 mai 2021 Jeff Bezos lors de sa dernière assemblée générale en tant que CEO du géant du commerce en ligne, accusé de non-respect du droit de la concurrence par différentes autorités.
Le fondateur du groupe de Seattle, qui va rester président du conseil d’administration, avait déjà annoncé début février qu’il céderait en cours d’année les manettes à l’actuel patron de AWS (Amazon Web Services), la branche « cloud » (informatique à distance) du groupe. « C’est une date sentimentale pour moi, c’est la date à laquelle Amazon a été officiellement constituée en tant qu’entreprise, il y a 27 ans », a précisé Jeff Bezos aux actionnaires.
Andy Jassy « est très connu au sein de la société, il est chez Amazon depuis quasiment aussi longtemps que moi. Il va être un leader exceptionnel, et il a toute ma confiance », a continué le multi-milliardaire. « Je vous garantis qu’il ne laissera pas l’univers nous rendre normaux ».
Le géant Amazon puissant et contesté
La transition intervient alors qu’Amazon n’a jamais été aussi puissant, ni jamais aussi contesté. En 2020, le groupe a créé 500.000 emplois dans le monde, et sort largement gagnant de la pandémie, qui a consacré l’engouement des consommateurs pour ses services, allant des livraisons rapides aux produits électroniques en passant par l’infrastructure de cloud, qui alimente notamment des plateformes de streaming comme Netflix.
Amazon vient en outre de racheter le studio de cinéma hollywoodien quasi centenaire Metro-Goldwyn-Mayer, dont l’immense catalogue va muscler sa propre plateforme Amazon Prime Video. Mais mardi 25 mai 2021, le procureur de la capitale américaine Washington a lancé des poursuites contre le groupe, qu’il accuse d’entrave à la concurrence dans le commerce en ligne.
D’autres enquêtes sont en cours notamment sur le fait qu’Amazon est « juge et partie » sur sa plateforme de vente. « Nous faisons face à une compétition intense de la part de sociétés bien établies dans toutes nos activités, et l’industrie de la distribution est en pleine forme. Les consommateurs ont le choix entre des douzaines d’enseignes nationales, des centaines au niveau régional et des centaines de milliers de boutiques, en ligne et en physique », a affirmé Jeff Bezos.
De nombreuses ONG accusent Amazon de contribuer à la pollution, de discriminer les femmes, les employés afro-américains et latinos, d’exploiter les salariés des entrepôts ou encore de contribuer aux violences policières avec des logiciels de reconnaissance faciale. Mais toutes les propositions formulées par des actionnaires activistes pour faire changer la société sur ces sujets ont été rejetées lors de l’assemblée générale.
Avec lesoir.be