Alors que le gouvernement mène une lutte sans merci contre la Covid-19, un ciel rouge sang est venu en rajouter au stess des habitants de la ville de Zhoushan, à l’Est de la province du Zhejiang, en Chine.
Et leur sang n’a fait qu’un tour à la vue de ce spectacle carrément apocalyptique : le ciel s’est teint d’une couleur rouge écarlate décidément très menaçante. Explications ? Incendie de grande envergure, nuage chimique, début d’un conflit nucléaire… les témoins n’ont pas ménagé leur imagination. D’autres y voit même une sorte de prophétie : signe annonciateur d’une catastrophe comme un séisme, ou encore les prémices du jugement dernier, d’une part et signe de “bonne chance et de prospérité”, d’autre part, rapporte le Science Times.
https://twitter.com/motorcycho81/status/1523676576386215936?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1523676576386215936%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.journaldugeek.com%2F2022%2F05%2F10%2Fen-chine-un-stupefiant-ciel-rouge-sang-a-fait-craindre-le-pire-aux-habitants%2F
Simple explication !
Vous aussi vous penchez pour l’apocalypse ? Rassurez-vous, il n’en est rien ! Pas de force surnaturelle démoniaque ou de catastrophe de grande ampleur en jeu.
Ce ciel rouge sang n’était dû, selon les explications des météorologues locaux, qu’à un ou plusieurs chalutiers qui auraient allumé de puissants projecteurs afin de chasser le Cololabis saira, un petit poisson local. Si le phénomène a pris des proportions pareilles, c’est avant tout à cause des conditions météorologiques particulières qui régnaient dans la zone : temps particulièrement maussade à Zhoushan, brouillard très dense sur certaines parties de la ville, qui était elle-même recouverte d’une épaisse couverture nuageuse, pluie fine ininterrompue et éventuellement une dose de polluants atmosphériques. Normal que vous obtenez les conditions idéales pour étudier certains phénomènes optiques comme l’effet Tyndall qui est en jeu ici.
Une combinaison de réfraction et de diffusion
Rappelons que cette dernière n’est ni plus ni moins qu’une onde électromagnétique, c’est à dire un flux de particules chargées qui oscillent plus ou moins vite. La distance entre ces oscillations matérialise ce qu’on appelle la longueur d’onde, un paramètre qui va donner ses propriétés à l’onde en question. Lorsque cette longueur d’onde est comprise entre environ 380 et 750 nanomètres, cette onde électromagnétique appartient au domaine du visible; à notre échelle, nous interprétons cette gamme comme de la lumière dont la couleur varie en fonction de la longueur d’onde.
Mais ces ondes peuvent aussi rencontrer des obstacles sur leur passage sous la forme de minuscules particules de matière en suspension (gouttes d’eau microscopiques, particules de poussière…). Et lorsqu’un rayon de lumière traverse un milieu particulièrement chargé en particules de ce type, on assiste à un phénomène de diffusion couplé à un phénomène de réfraction.
Cela signifie que lorsqu’ils entrent dans un nuage de particules, les rayons de lumière qui voyageaient auparavant dans une direction précise à partir du projecteur du bateau se retrouvent déviés dans toutes les directions : on dit qu’elle est diffuse, d’où le ciel rouge visible à longue distance. Ce phénomène a aussi été amplifié par le phénomène de réfraction, qui modifie la trajectoire des rayons lorsqu’ils passent dans un milieu à la densité différente – de l’air à une microgoutelette, par exemple. “Quand les conditions sont bonnes, on a davantage d’eau dans l’atmosphère qui crée des aérosols. Ils réfractent et diffusent alors la lumière des chalutiers et créent le ciel rouge observé par le public”, explique le personnel du Bureau Météorologique de Zhoushan interviewé par le Global Times.
Avec Journal du Geek