L’Église catholique allemande, en froid avec le Vatican ces dernières années, espère trouver dans le nouveau pape germanophone Léon XIV un interlocuteur plus ouvert à ses projets de modernisation, le cardinal Reinhard Marx soulignant notamment ses qualités d’écoute.
Le nouveau pape a “une bonne compréhension de la situation en Allemagne”, a assuré l’influent cardinal de Munich (sud) dans un entretien à la chaîne de télévision publique ZFD.
Évoquant des discussions qu’il a eues dans le passé avec Robert Francis Prevost (Léon XIV), 69 ans, il a déclaré : “Il savait écouter, argumenter, comprendre mes problèmes”.

“Je suis absolument ravi”,a souligné vendredi l’évêque de Würzburg (sud), Franz Jung, soulignant son expérience à la fois à l’international et à la tête de l’ordre religieux des Augustins.
Selon le père Lukas Schmidkunz, qui préside cet ordre en Allemagne, Prevost est venu plusieurs fois leur rendre visite.
Les moines allemands appelaient le cardinal américain simplement “Bob”, a-t-il confié à l’AFP.
Il parlait si bien l’allemand qu’il était possible d’avoir une conversation “normale”avec lui, a-t-il ajouté.
Léon XIV, un homme de réponses rapides
Même si elle reste la première confession du pays avec 19,7 millions d’adhérents, l’Église catholique allemande a connu un sévère déclin ces dernières années, discréditée par des scandales de pédophilie dans ses rangs.
Ses fidèles l’ont quittée en masse et elle ne parvient plus à recruter suffisamment de prêtres.
Au terme d’un synode visant à moderniser l’institution, elle s’était prononcée notamment en faveur de la bénédiction des couples de même sexe et la possibilité pour les femmes de devenir diacre, s’attirant les foudres du Vatican.
Le nouveau pape n’est “pas un homme de réponses rapides”, mais “d’écoute”, a toutefois tempéré le cardinal Marx.
Si ce dernier n’a pas encore invité le nouveau pape en Allemagne, “je pourrais tout à fait imaginer que nous le fassions” à l’avenir, a-t-il dit, ce qui pourrait être une bonne façon d’améliorer les relations.
Le pape François n’avait pas accepté d’invitation à se rendre en Allemagne.
© Agence France-Presse