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Arabie Saoudite : musique et mariage ne font pas toujours bon ménage

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Une saoudienne de 38 ans se bat contre sa famille pour pouvoir épouser l’homme de son choix, rapporte le quotidien Okaz.

Image d’illustration

La « belle au bois dormant » vient de perdre une bataille judiciaire de deux ans contre sa famille. Ses proches l’empêchent d’épouser un de ses compatriotes au motif qu’il a mauvaise réputation parce qu’il joue de la musique.

Diplômée et cadre bancaire dirigeant 300 employées, elle habite la région de Qassim, au nord de Ryad, une zone considérée comme ultraconservatrice.

Le tribunal de première instance, ainsi que la Cour d’appel ont donné raison à la famille.

Le jugement est donc devenu final, a encore indiqué Okaz.

La femme a annoncé son intention de s’adresser aux plus hauts dirigeants saoudiens pour annuler le verdict, a signalé le journal.

La famille de cette femme a rejeté la demande en mariage faite il y a deux ans, par un prétendant, joueur d’oud de son état, un instrument à cordes pincées répandu dans les pays arabes.

Un prétendant jugé “inférieur”

Selon ses parents, celui-ci ne serait pas “religieusement au même niveau qu’elle”.

Dans les milieux conservateurs, jouer d’un instrument de musique peut être considéré comme mauvais pour la réputation d’un homme.

Et certaines tribus peuvent refuser de donner leurs filles en mariage à des hommes considérés comme ayant un statut inférieur ou une mauvaise réputation.

Cette Saoudienne s’est alors tournée vers la justice.

Malgré les revers judiciaires, elle tient toujours à être mariée à son prétendant en soutenant que cet homme, un instituteur, a une “bonne réputation, est profondément pieux” et a formé durant 20 ans de jeunes Saoudiens.

Elle estime “anormal”, selon le journal, qu’on puisse ne pas prendre en compte son avis sur sa vie personnelle alors qu’elle détient un poste de responsabilité.

Elle craint aussi de ne jamais se marier alors qu’elle a aujourd’hui 38 ans.

“Mineures à vie”

En Arabie saoudite, un système de tutorat confère aux femmes le statut de mineures à vie.

Les hommes de leur famille sont leurs gardiens légaux.

Ces dernières années plusieurs avancées notables ont cependant eu lieu concernant les droits des femmes sous l’impulsion du Prince héritier Mohammed Ben Salmane.

Tout récemment, une femme a présenté pour la première fois le journal télévisé.

En juin dernier, les saoudiennes ont obtenu le droit de conduire.

Au début de l’année, elles avaient été autorisées à lancer librement leur commerce, à rejoindre l’armée et à accéder dans les stades.

Depuis l’an dernier, les saoudiennes peuvent également voyager, étudier ou accéder aux services publics et aux soins, sans l’autorisation préalable de leurs tuteurs.