Le bras de fer est engagé. Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange va «contester et combattre» la demande d’extradition des Etats-Unis, a déclaré son avocate Jennifer Robinson. L’Australien de 47 ans a été arrêté à Londres jeudi après sept ans passés dans l’ambassade d’Equateur, qui a mis fin à son asile politique. Assange a été inculpé aux Etats-Unis d’association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique» et risque cinq ans de prison. Mais ses avocats craignent qu’il puisse faire face par la suite à des charges plus lourdes d’espionnage, et risquer la peine de mort.
Inculpé pour tentative de piratage
La charge révélée jeudi n’est pas liée à la diffusion d’informations classifiées par WikiLeaks – un point particulièrement sensible qui pourrait toucher à la liberté d’informer. Julian Assange a été inculpé d’association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique». Selon le département de la Justice, il a offert à Chelsea Manning son aide pour cracker un mot de passe administrateur qui protégeait la base de données de l’armée américaine.
Un acte passible de cinq ans de prison
Si certains actes de piratage peuvent être passibles de 10 ou 20 ans de prison, Julian Assange a été inculpé pour avoir offert son aide, et ne risque donc que 5 ans de prison. Mais le système américain permet d’inculper par la suite un suspect de charges plus lourdes. « Cela ressemble à une inculpation rapide et suffisante pour mettre en route la procédure mais n’est sans doute qu’une infime partie du dossier contre Assange », estime sur Twitter le professeur de droit Orin Kerr
Risque-t-il vraiment la peine de mort ?
Sans doute pas. Certains actes d’espionnage sont punis de la peine de mort mais la dernière exécution remonte à 1953 pendant la Guerre froide. Le couple de citoyens américains Julius et Ethel Rosenberg avaient été condamnés pour avoir transmis des documents liés à la bombe atomique à Moscou. « J’ai demandé à la Grande-Bretagne la garantie que M. Assange ne serait pas extradé vers un pays où il pourrait être torturé ou condamné à mort. Le gouvernement britannique me l’a confirmé par écrit », a déclaré le président équatorien Moreno Lenin. Londres a confirmé que c’était sa politique générale, et qu’elle s’appliquait à Julian Assange. Il pourrait toutefois être extradé par le Royaume-Uni ou la Suède si Washington donnait des assurances sur la peine de mort.
A few quick thoughts on the legal theory of the unsealed Julian Assange indictment, with more to come at @lawfareblog later. (Thread.) https://t.co/jdIy0bzgKL pic.twitter.com/3wZExQFk23
— Orin Kerr (@OrinKerr) 11 avril 2019
Avec 20 Minutes