Qu’elle semble loin la folie qui avait envahi les supporters d’Arsenal, le 2 septembre 2013 peu après 23 heures, lorsqu’Arsenal avait officialisé l’arrivée de Mesut Özil. Sept ans et quatre mois plus tard, l’Allemand est devenu un indésirable auprès de la direction et du coach des Gunners, Mikel Arteta. Souvent critiqué, Özil avait jusqu’ici toujours réussi à retrouver la lumière. Cette fois, après avoir tout tenté, il ne lui reste plus que la possibilité d’un départ.
L’arrivée de Mikel Arteta comme entraîneur d’Arsenal, le 20 décembre 2019, avait pourtant de quoi donner le sourire à Mesut Özil. Le meneur de jeu a été le coéquipier de l’Espagnol pendant trois ans sous le maillot rouge et blanc. Surtout, Arteta arrivait avec une philosophie joueuse dans laquelle devait pouvoir s’intégrer le numéro 10 des Gunners. Les débuts, d’ailleurs, ont été dans ce sens. Entre décembre et mars, Özil aligne dix titularisations en Premier League. Ses performances sont bonnes, mais la coupure va marquer le début de sa mise à l’écart. Depuis le 7 mars, il n’a plus joué une seule minute en compétition.
Le tournant pendant le confinement
Au printemps, pour faire face à la crise, Arsenal demande à ses joueurs de réduire leurs salaires de 12,5%. Özil et quelques autres refusent. Mikel Arteta intervient, demande à ses ouailles de faire un effort et en convainc une partie. Pas l’Allemand, qui campe sur ses positions. A la reprise, face à Manchester City en juin, Özil est absent. Il enchaîne avec deux matchs sur le banc, sans entrer en jeu, contre Brighton et Southampton. Depuis, il n’est plus jamais apparu dans le groupe.
Mikel Arteta emmène lui les Gunners jusqu’à une victoire en Cup, sans Mesut Özil, que l’on prétend blessé au dos. En août, Arsenal, contrairement à ses promesses faites aux joueurs qui avaient baissé leurs salaires, licencie 55 personnes et tente de trouver un nouveau club à son numéro 10. L’Allemand décide alors de prendre la parole.
“Ma position est claire, je suis ici jusqu’au dernier jour de mon contrat et je vais tout donner pour ce club. Les situations de ce genre ne me briseront jamais, elles me rendent seulement plus fort. J’ai montré dans le passé que je pouvais revenir dans l’équipe et je le ferai de nouveau”, explique-t-il à The Athletic.
Mais cette fois, l’Allemand de 32 ans ne parviendra pas à faire changer d’avis son coach, pourtant ancien coéquipier. Au mois d’octobre, Mikel Arteta et la direction des Gunners signent même la rupture symbolique entre les deux parties. Mesut Özil, encore sous contrat pour la saison à venir, n’est pas inscrit sur la liste des joueurs aptes à jouer en Premier League et en Ligue Europa. Jusqu’au mois de janvier, au moins, l’Allemand est destiné à être simple spectateur.
Que paye Özil? Son refus de baisser son salaire ou son soutien à la mascotte du club, licenciée en août et dont l’Allemand a proposé de payer le salaire? Son soutien aux Ouïghours, fin 2019, qui aurait pu mettre en danger les relations du club avec la Chine et son potentiel commercial? Ou seulement son salaire de 350 000 livres par semaines, dont veut se débarrasser Arsenal?
Arteta jure que ce n’est rien de tout ça et que son choix est sportif. “Mon boulot est de tirer le meilleur de chaque joueur, pour contribuer à la performance de l’équipe, dit-il au moment de laisser Özil hors de la liste des joueurs disponibles en Premier League et en Ligue Europa. J’ai le sentiment aujourd’hui d’avoir échoué avec Mesut”.
L’inévitable départ, la Turquie en pole
C’est finalement l’agent du joueur qui monte alors au créneau, fin octobre, pour réagir et tacler l’entraîneur : “Les fans d’Arsenal méritent une explication honnête, pas d’entendre Arteta dire qu’il a échoué avec Özil, regrette-t-il auprès d’ESPN. J’ai discuté avec au moins cinq partenaires qui me disent qu’il s’entraîne très bien. Ils disent que Mesut est l’un des meilleurs joueurs et ne comprennent pas pourquoi il est laissé de côté”.
Publiquement, personne ne remet en cause l’investissement du joueur, encore apprécié du vestiaire. Mais Mikel Arteta n’envisage à aucun moment de réintégrer l’Allemand au mois de janvier, alors même qu’Arsenal manque cruellement de créativité et s’enlise dans le bas du classement avant le Boxing Day. Le départ, au moins en prêt, semble donc inévitable cet hiver. Mesut Özil doit jouer pour se montrer et signer ailleurs l’été prochain. “On m’a dit qu’il serait décidé ce qu’il se passera dans les prochains jours”, a expliqué Mikel Arteta ce vendredi. “D’ici sept à dix jours, ce sera un peu plus clair”, a confirmé l’agent du joueur.
Fenerbahce est d’après les médias britanniques en pole position pour accueillir le joueur d’origine turque. Mesut Özil ne s’est lui pas exprimé depuis plusieurs semaines. “Je vais continuer de me battre pour avoir ma chance et pour ne pas laisser ma huitième saison avec Arsenal se terminer comme ça”, avait-il écrit en octobre dernier. Il a échoué. Le meneur de jeu, si souvent brillant et parfois frustrant, aussi, n’a cette fois pas trouvé l’ouverture.
Avec RMC Sport